Après différentes tentatives plus ou moins heureuses en Slovénie ou Slovaquie, un nouveau pays de l’Union voulait organiser une consultation nationale sur la question du mariage et de sa forme…
En Estonie, la chute d’un gouvernement opposé aux droits LGBTI
Démissionnaire sur la base d’accusations de corruption, le Premier ministre estonien a fait tomber son gouvernement de coalition entre partis de centre droit et d’extrême droite. Ce changement bienvenu s’accompagne également d’un vote majoritaire du Parlement estonien pour enterrer définitivement la tenue d’un référendum pour définir le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme que la coalition souhaitait organiser…
On ne peut que bien accueillir cette nouvelle et observer que, comme partout en Europe, les mouvements réactionnaires et conservateurs qui prétendent défendre les familles, le font en prenant pour cibles les personnes LGBTI. En désignant l’accès à l’institution du mariage pour les couples homosexuels comme une dégradation de celui-ci, ou en voulant définir le mariage comme la seule union d’un homme et d’une femme, ces gouvernements entendaient se construire une mauvaise échappatoire aux exigences démocratiques et sociales de leur peuple.
En Tchéquie, le refus de l’harmonisation européenne par le haut
La cour constitutionnelle du pays a refusé de valider une proposition d’un tribunal reconnaissant l’adoption des enfants de couples de même sexe mariés à l’étranger. Se basant sur le droit national et n’intégrant pas les obligations européennes, cela conduit à des situations ubuesques de différenciations intraeuropéennes sur les familles et leur vie quotidienne.
Encore une négation du droit européen, cette démarche démontre toutes les limites des volontés gouvernementales pour faire avancer l’harmonisation des droits. Elle implique aussi que ces familles n’existent toujours pas au regard de leur loi nationale et les forcera à aller jusqu’aux derniers recours que le droit européen permet afin d’être reconnues… Une attente et un cout que nul ne devrait avoir à affronter.
En Lituanie, une loi pour restreindre la définition de famille
Encore une fois, la recherche d’une attraction facile, sans fondement dans la réalité ou le droit, amène des gouvernements à définir les personnes LGBTI comme des atteintes à la famille. Ces mauvais fantasmes réactionnaires se situent pourtant en dehors du droit européen…
Le gouvernement lituanien refuse d’entendre les alertes des associations de défense des droits humains et des députés de l’Intergroupe LGBT du Parlement européen et cela n’est en rien étonnant venant du parti au pouvoir, une droite populiste aux relents nationalistes. Le projet est renvoyé en commission parlementaire pour le moment et nous garderons un œil attentif sur les prochaines étapes.
La Pologne instrumentalise sa justice pour museler des opposants
Alors que les infâmes zones sans LGBT sont toujours d’actualité dans le pays, et que les protestations contre les tentatives réactionnaires de mettre au pas la justice, les associations, d’interdire l’avortement et « l’idéologie LGBT » continuent, des activistes sont poursuivis.
Les députés de l’Intergroupe ont également dénoncé cette instrumentalisation et demandé à que l’exécutif européen prenne des mesures contre ces attaques de l’état de droit. Comme nous pouvons le constater avec la restriction de l’avortement via la Cour suprême, la Justice polonaise est totalement aux ordres du parti conservateur au pouvoir. Un arrêt important de la Cour de Justice de l’Union sur l’indépendance de juges polonais est attendu dans les jours à venir. Il est consternant de devoir attendre une lueur d’espoir uniquement du fait de la plus haute juridiction européenne.
Face aux attaques anti-LGBTI, l’UE doit être claire dans ses réponses
Toutes ces attaques relèvent souvent d’une vraie volonté de désigner spécifiquement les personnes LGBTI comme les sources des maux de la société. Ces manœuvres pourraient paraître ridicules, voire risibles. Mais elles impliquent les vies de personnes et de familles, des vies que des gouvernements désignent à la vindicte populaire et refusent de considérer comme des citoyens à part entière, dotés des mêmes droits et des mêmes capacités à vivre leur vie.
Le droit européen existe, il est une protection contre ces attaques. Et politiquement, la Commission européenne doit faire davantage que de grands discours, il est de sa responsabilité de rappeler que l’Union n’est pas un simple marché commun, mais un espace politique aux idéaux partagés. Celui de l’égalité n’en est pas absent. Cela est également valable pour les États membres, et les gouvernements nationaux qui restent bien muets face aux attaques journalières dont les LGBTI font face dans de nombreuses parties de l’Union.