En mars 2018, Marielle Franco et Anderson Gomes, son chauffeur, étaient abattus froidement et leur assassinat illustrait la situation inquiétante des défenseurs des droits humains au Brésil, quelques mois avant la victoire de l’extrême droite. Une vague de manifestations dans différentes villes du Brésil a suivi sa mort.
L’arrestation de policiers soupçonnés de son meurtre et l’annonce par la presse de noms de politiciens brésiliens comme étant ses commanditaires ont achevé de démontrer que la mort de Marielle Franco ne relevait pas du fait divers aléatoire. La militante ouvertement lesbienne, noire, féministe, venue des quartiers les plus précaires de Rio de Janeiro, qui était engagée contre le racisme, l’homophobie et les violences policières est devenue une figure qui a dépassé largement les frontières brésiliennes.
Pour Marielle Franco, symbole de la lutte pour les droits LGBTI+
Ce samedi 21 septembre 2019, la mairie de Paris inaugure donc un jardin au nom de la militante, en accord avec ses proches, dont certains seront présents. Une action symbolique forte qui doit rappeler la situation dans de nombreux pays, des militantes et militants de la lutte pour les droits LGBTI et donc, de la lutte pour les droits humains.
Une action qui doit aussi rappeler que le Brésil, démocratie d’Amérique du Sud connait, avec l’extrême droite au pouvoir actuellement, une attaque sans précédent contre les droits humains, notamment LGBTI+. Que des responsables politiques, comme le député Jean Wyllys, sont menacés de mort — et ce dernier forcé de fuir — pour s’être opposés à Bolsonaro et sa politique.
Marielle Franco est devenue un symbole de la lutte pour les droits, pour l’égalité et contre l’extrême droite. HES salue ce choix de la maire Alexandra Cordebard et du conseil municipal du 10e arrondissement de Paris de donner son nom à un jardin.
HES salue également le choix, commun aux groupes de gauche et écologistes du Parlement européen, d’avoir nommée la militante pour le Prix Sakharov.
Si le prix devait lui échoir, ce serait une première. Jamais une personne investie dans la lutte pour les droits LGBTI+ n’a reçu ce prix.