HES – Socialistes LGBTI+ exprime sa peine et sa colère après le suicide, hier 1er septembre, de Caroline Grandjean-​Paccoud, directrice d’école dans le Cantal. Elle avait déjà déposé plainte à plusieurs reprises et alerté sa hiérarchie au sujet de faits répétés de harcèlement lesbophobe, jusqu’à recevoir des menaces. Nous adressons nos pensées à son épouse, sa famille, ses collègues et à toute la communauté éducative.

La lesbophobie persiste dans l’Éducation nationale comme dans l’ensemble du monde du travail. Elle prend souvent des formes “discrètes” mais destructrices : insinuations sur la vie privée, rumeurs et isolement, mise en cause de la légitimité professionnelle, sexisme croisé avec de l’homophobie, invisibilisation des couples. Ce continuum de violences “à bas bruit”  échappent trop souvent aux radars institutionnels, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. 

Rappelons-​le clairement : la lesbophobie n’est pas une opinion, c’est un délit.

En tant qu’employeur public, l’État a une obligation légale de prévention et de protection à l’encontre de ses agent-​es. Le drame d’hier révèle des manquements systémiques : écoute insuffisante des alertes, défaut d’accompagnement et de protection fonctionnelle, chaîne hiérarchique mal formée, dispositifs d’alerte opaques et peu opérants. L’Éducation nationale n’a pas su protéger l’une des siennes : cela doit changer immédiatement,  par une enquête sur ce drame,  des sanctions à la hauteur des faits, la protection effective des agent·es, la formation obligatoire contre les LGBTphobies.

Nous ne nous habituerons jamais à l’inacceptable. Pour que l’École demeure un lieu d’égalité et d’émancipation, la République doit des actes.