Voici le billet de Marc-​Pierre Mancel, Secrétaire national du PS chargé de la santé, de la protection sociale, et de la famille. et de Denis Quinqueton, président d’HES, publié le 1er décembre 2016.

20161201 vih

Par Marc-​Pierre Mancel, Secrétaire national du PS chargé de la santé, de la protection sociale, et de la famille et Denis Quinqueton, Président d’HES.


 

Aujourd’hui, dans le monde, 35 millions de personnes vivent avec le VIH-​sida. En France, ce sont environ 150.000 personnes. Dont 30.000 l’ignorent. 6.000 ont découvert leur séropositivité cette année, dont près de 3.000 sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), en majorité gays.

Ce 1er décembre 2016, 29e journée mondiale de lutte contre le Sida, permet de rappeler que le Sida pose plusieurs défis à la société française : un défi de santé publique, un défi de fraternité, un défi solidarité internationale.

Le défi de santé publique qui est aujourd’hui posé c’est la perspective de la fin de l’épidémie. Tous les acteurs se mobilisent pour conjuguer les effets des différents moyens de prévention, de diagnostic, de réduction des risques. L’usage du préservatif reste le meilleur moyen, le moins cher et le plus simple à se procurer, de se protéger de l’ensemble des IST (infections sexuellement transmissibles). La prescription préventive d’antirétroviraux (la PrEP) est autorisée par le ministère de la santé depuis cette année, la France est le 1er pays d’Europe à l’avoir mise en place, et le 2e au monde, après les États-​Unis. Le travail des centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic est complété par l’autorisation de la vente des autotests en pharmacie depuis l’an dernier (90.000 tests vendus en 1 an) et la possibilité offerte aux associations de prévention de proposer gratuitement l’autotest depuis cet été.

Le défi de fraternité est posé par les personnes séropositives elles-​mêmes, dont 30% déclarent, en réponse à une enquête de l’association AIDES, avoir subi de la discrimination basée sur leur séropositivité. Dans un cas sur deux, celui qui discrimine est le partenaire affectif ou sexuel. C’est la connaissance du sida qu’il faut développer pour lutter contre la sérophobie, tant dans la société que dans le monde du travail ou dans l’intimité. Et ce sont les préjugés contre lesquels il faut lutter, comme le proclame cette campagne des activistes de l’Inter-LGBT : « je ne suis ni coupable, ni malsain, ni victime, je vis avec le VIH ».

Le défi de solidarité internationale tient au fait que la pandémie ne connaît pas les frontières. C’est pourquoi le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme milite pour l’engagement des premières puissances économiques mondiales dans la lutte internationale contre cette pandémie. La France, 6e puissance mondiale, est et reste une donatrice essentielle du Fonds mondial avec près de 1,5 milliard de dollars d’engagement pour la période 2017 – 2019, aux côtés des Etats-​Unis et du Royaume Uni. Elle est loin devant l’Allemagne, 4e puissance mondiale et moins d’un milliard de dollars d’engagement, le Japon, 3e puissance mondiale, 800 millions de dollars d’engagement, ou la Russie, 12e puissance mondiale, qui ne s’est pas engagée sur la période 2017 – 2019 bien qu’elle connaisse une flambée de l’épidémie (+10% par an).

L’ampleur et l’intensité humaine de ces défis souligne, à nouveau, l’indécence de la petite polémique montée de toute pièce par des maires UDI et Les Républicains peu avant le deuxième tour de la primaire désignant F. Fillon, à propos de la campagne de prévention menée par le ministère de la Santé, montrant deux hommes. Que diront nos « pères-​la-​vertu » a leurs « enfants de 8 ans » si nous n’avons ne parvenons pas à vaincre la pandémie ?

Restons engagés !