Voici le communiqué d’HES après l’avis du Conseil consultatif national d’éthique sur “la contre-​indication permanente du don de sang pour tout homme déclarant avoir eu une ou des relation(s) sexuelle(s) avec un ou plusieurs homme(s)”.

 

20150402 don du sang

Le Comité consultatif national d’éthique a rendu son avis « concernant la contre-​indication permanente du don de sang pour tout homme déclarant avoir eu une ou des relation(s) sexuelle(s) avec un ou plusieurs homme(s) ».

Dans ce débat confus, HES (Socialistes lesbiennes, gais, bis et trans) rappelle que cet avis n’est pas une décision et que la décision aujourd’hui en vigueur est l’Arrêté du 12 janvier 2009 « fixant les critères de sélection des donneurs de sang », signé de la ministre des sports et de la santé de l’époque, Roselyne Bachelot. Comme quoi on peut s’offusquer de l’exclusion des homosexuels du don du sang tout en prenant la décision réglementaire qui la confirme.

Plus sérieusement, HES rappelle que si le don du sang était un droit, aucune exclusion ne serait légitime. Or, et pour cause, personne ne demande la levée de toutes les exclusions du don du sang. HES note que l’avis du CCNE confirme la question centrale qui se pose, celle de la proportionnalité entre la mesure d’exclusion et les risques encourus. En soulignant le manque de fiabilité des déclarations des donneurs, le CCNE reconnaît les inconvénients de cette exclusion permanente.

HES regrette que les études suggérées par le CCNE ne soient pas toujours pertinentes et risquent de prendre du temps. Plutôt que de mesurer une fiabilité des déclarations des donneurs sur leurs pratiques sexuelles, mieux vaudrait chercher à cerner l’incidence et la prévalence du VIH dans la population hétérosexuelle qui adopte des comportements à risque.

Pour HES, le véritable enjeu de ce débat est double et n’a rien à voir avec une « simple » discrimination. D’abord ranger aux archives la notion administrative de « population à risque » pour enfin appréhender celle de « comportements à risque ». Ensuite, contribuer à palier la pénurie de sang qui affecte régulièrement notre système de soin. C’est sur ces points que l’intéressant « rapport sur la filière sang » d’Olivier Veran, député de l’Isère, avançait. C’est sur ces points que l’actuelle ministre de la santé doit continuer à avancer, sans simplification ni facilité.