Un rapport de l’ILGA-Europe pointe l’augmentation des violences à l’encontre des personnes LGBTI dans les derniers mois. La France y est tristement bien placée… Résultat direct du manque de prise en compte politique du sujet par l’exécutif et la majorité macronistes.

L’édition 2023 du rapport annuel de l’Ilga Europe pointe une augmentation conséquente de la violence envers les personnes LGBTI en Europe. Au cours des 12 derniers mois, l’organisation a fait un recensement tragique des actes violents envers les personnes LGBTI, aussi bien en Europe occidentale qu’orientale.

Elle pointe non seulement l’augmentation, mais aussi  l’aggravation de ces violences. Attaques terroristes visant spécifiquement les lieux de sociabilité LGBTI, à Oslo, à Bratislava,

La France parmi 16 pays cités comme lieux où les crimes de haine anti-​LGBTI augmentent

Entre les suicides soulignés par l’ILGA, qui sont l’horrible résultat d’une pression de la société, des pairs, quand ce n’est pas directement de la famille pour ramener des personnes sur le droit chemin. Depuis le jeune couple arménien Tigran et Arsen dont le message d’adieu est devenu viral sur les réseaux sociaux, jusqu’aux personnes harcelées, à l’image, en Italie, d’adolescentes trans de 16 à 19 ans.

La France n’échappe pas à cette augmentation des crimes de haine : 28 % d’augmentation entre 2020 et 2021, doublement entre 2016 et 2021. Et les chiffres mêmes du ministère de l’Intérieur cités dans le rapport font état de 20 % uniquement de signalements à la police.

Les actes de vandalismes de lieux publics et accessibles aux publics, jusqu’au récent incendie du centre LGBTQ de Saint-​Denis à la Réunion, font la démonstration d’une atmosphère propice à de telles attaques et à celles menées contre les droits des personnes LGBTI. Une atmosphère que la campagne présidentielle et les propos de l’extrême droite ont participé à créer.

Haines antiLGBTI et notamment transphobes, facilitées par les médias et cherchant à s’institutionnaliser…

Une atmosphère que des médias et des programmes télés continuent d’entretenir. Entre le déversoir de haine et de mensonge que sont les chaines du groupe Bolloré, les émissions où la transphobie est présentée comme un point de vue acceptable, avec celle de M6. Transphobie qui continue de vouloir s’arroger une position institutionnelle et de respectabilité.

Avec l’affaire de l’Observatoire de la petite sirène, et la tentative d’un groupe d’universitaires d’utiliser l’image de la Dilcrah pour faire valoir leurs rhétoriques infondées et outrancières, les diffusions de tribune caricaturales et mensongères dans la presse continuent. Ramenant toutes les associations LGBTI et les militant·es à l’époque des débats de la loi Taubira ou du Pacs où les discours hallucinants sur les homos, les couples homos par leur simple existence, mettaient en danger, les enfants, la civilisation et l’espèce humaine tout entière.

Le rapport note cependant que le travail judiciaire contre les auteurs de ces violences est à souligner. Les tribunaux donnent des suites plus souvent satisfaisantes aux discours et aux crimes motivés par les haines antiLGBTI…

D’importants progrès à faire sur la reconnaissance des personnes intersexes

Parmi les sujets d’importance à traiter pour la France, objet de longues descriptions dans le rapport : la situation des personnes intersexes dans le pays. Notamment à travers le sujet de la fin des mutilations chirurgicales non nécessaires sur les enfants intersexes.

Le dernier examen de la loi de bioéthique n’a pas permis de pouvoir changer la loi, par manque de volonté de la majorité LREM/​Renaissance. Une loi sur laquelle les organisations des personnes intersexes n’ont pas été entendues, tandis que les règlements internationaux et les traités que la France a signés, intègrent tous le fait que les interventions chirurgicales non nécessaires ne peuvent se faire sans consentement.

La prochaine édition traitera très probablement du problème sur le harcèlement et l’homophobie et la transphobie à l’école. Celui de cette année rappelle les propos honteux du président Macron qui pensait que la lutte contre l’homophobie n’avait pas sa place en élémentaire ou au collège. Un rappel que le manque d’ambition, d’envie et de réflexion de la majorité et de l’exécutif sur les questions LGBTI, viennent de ces prises de position du président.

Inaugurer un premier mandat en allant s’excuser pour le mariage pour tous devant les évêques catholiques, n’est pas sans conséquences.