Examinée en séance au Sénat, la proposition de loi déposée par le groupe “Les Républicains” sur la prise en charge des mineurs trans a été adoptée par 180 voix contre 136. 

Cette proposition de loi rétrograde et dangereuse – loin de se soucier de la santé des enfants – retire des droits aux mineurs trans. C’est la société réactionnaire et transphobe qui s’est exposée hier soir dans l’hémicycle du Sénat, celle-​là  même qui s’était opposée au droit à l’avortement, au PACS, au mariage pour tous et à l’interdiction des thérapies de conversion.

Elle s’appuie sur un rapport truffé d’impostures et biaisé idéologiquement.  La parole de  soi-​disants experts transphobes y est prépondérante tandis que celles des personnes concernées, de leurs parents et des acteurs de terrain ont  été dévoyés lors des retranscriptions des entretiens. C’est aussi contre l’avis du Défenseur des Droits et des recommandations précises de la communauté internationale scientifique (y compris l’OMS), que cette  proposition de loi adoptée hier souhaite notamment interdire  aux professionnels de santé de prescrire aux mineurs, dans le cadre de prises en charge de parcours de transition, des bloqueurs de puberté, ainsi que des traitements hormonaux tout en prévoyant un mécanisme de pénalisation pour celles et ceux qui viendraient à passer outre la loi. De plus, ce texte souhaite psychiatriser à nouveau le parcours des personnes trans, proposant un accompagnement psychiatrique de 2 ans pour tous mineurs trans, ainsi qu’à empêcher aux jeunes trans d’être eux mêmes dans le système éducatif. 

Un travail mené par la Haute Autorité de Santé (HAS) est actuellement en cours.  Les élu•es doivent le respecter et lui faire confiance.  Il n’y a que des idéologues et des réactionnaires pour penser que la politique dicte aux professionnels de santé leurs pratiques médicales. En l’espèce cette loi est comparable à une interdiction de pratiquer un avortement sur une personne mineure et elle met en danger les jeunes trans, déjà surexposé·es au risque de violences et de suicide. 

Les mécanismes de raisonnement de cette loi sont tristement connus. Ils étaient employés par celles et ceux qui, il n’y  a pas si longtemps, considéraient l’homosexualité comme un problème ou une maladie et affirmaient  qu’il était possible de “retarder” ou même de “soigner” l’homosexualité d’un·e mineur·e. En l’état,  cette proposition de loi est au service d’une idéologie réactionnaire, la même qui s’en prend aux droits des femmes ou aux droits des homosexuel·les.

Oui, la transidentité existe et les jeunes trans existent. Ils ne sont pas embrigadés par « Tik Tok » et les autres réseaux sociaux dans cette réalité venue d’ailleurs comme semble le penser la droite du Sénat. La loi ne viendra pas effacer leurs vécus et la République doit simplement leur permettre d’être soutenus afin de s’épanouir.

HES tient à saluer la forte mobilisation contre cette loi des sénatrices et sénateurs de gauche et regrette les atermoiements du gouvernement qui a d’abord émis un avis de sagesse avant de s’opposer finalement à la loi. 

Nous réaffirmons notre soutien aux personnes trans et à leurs familles, et appelons les député·es à rejeter cette proposition de loi  si elle devait être examinée par l’Assemblée nationale .