Le 7 janvier dernier, Lucas, 13 ans, collégien, s’est suicidé.  Ses parents et proches sont catégoriques : il était victime de harcèlement à caractère homophobe. Pleine de courage, sa famille a déposé plainte et quatre agresseurs ont été reconnus coupables en première instance. HES avait salué cette décision de justice. Elle contribuait à reconnaître la parole des victimes de ces faits de harcèlement et d’homophobie en milieu scolaire, elle contribuait à ouvrir la voie à l’encore trop faible libération de la parole sur ces situations que subissent trop de jeunes et particulièrement de jeunes LGBTI+.

Trop d’affaires, trop de traumatismes, trop de violences, trop de drames restent tus. 

Or, comme pour les violences sexistes et sexuelles depuis #MeToo, ce n’est qu’avec une libération de la parole, une reconnaissance et un accompagnement fort de cette démarche par les institutions scolaires, policières, judiciaires que ce fléau du harcèlement pourrait être enfin contenu et réduit.

La décision, ce lundi, de la Cour d’appel de Nancy de relaxer les quatre agresseurs de Lucas envoie donc le pire des signaux possibles. Comme pour les violences sexistes et sexuelles, une nouvelle affaire, un nouveau drame, risque de rester sans conséquence laissant les proches des victimes seul·es face à leur désespoir et leur deuil. Dès lors, HES appelle le Gouvernement et le Parlement à prendre toutes les dispositions législatives ou réglementaires possibles afin d’améliorer au plus vite les procédures qui doivent l’être. 

Cette journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire ne doit pas être un coup de communication de plus : la lutte contre le harcèlement, contre les discriminations liées à l’orientation ou à l’identité de genre doit être intégrée dans les programmes de sensibilisation et les personnels de l’éducation nationale mieux formés. 

En tout état de cause, HES réaffirme tout son soutien à la famille de Lucas et salue sa mémoire. HES réaffirme son soutien à toutes les victimes et à leurs proches. Nous vous croyons. La parole doit continuer de se libérer et, si nous ne méconnaissons pas les difficultés d’effectuer les liens de cause à effet, nous appelons et espérons que la justice saura enfin trouver les voies pour les reconnaître.