Parler, écrire sur la mémoire des hommes, femmes et enfants qui furent envoyés dans des camps de concentration et d’extermination en leur ôtant toute humanité, évite que nous oubliions l’industrie de la mort organisée par le programme nationaliste, extrémiste, raciste, antisémite, eugéniste, homophobe… des nazis. Cela évite aussi d’oublier les choix politiques qui ont été ceux d’un parti qui fut porté démocratiquement au pouvoir an Allemagne et d’oublier comment cela s’est produit. L’extrême droite qui a détruit la démocratie et mis en place un programme d’annihilation de masse.
Notre appel de 2020 reste toujours d’actualité
Il y a tout juste un an, lors du premier confinement, nous lancions un appel à tou·te·s les maires de France pour qu’ils et elles fassent vivre la mémoire et déposent, seul·e, une fleur sur le monument de leur commune en prenant une photo afin de communiquer sur la mémoire des personnes déportées en mentionnant l’ensemble des catégories (juifs, résistants, homosexuels, tsiganes, militants de gauche, franc-maçons, personnes en situation de handicap notamment).
Ce dimanche 25 avril, malheureusement, les contraintes sanitaires n’autorisent toujours pas les regroupements mémoriels au pied des monuments. En conséquence, faute de cérémonie physique, HES souhaite promouvoir une démarche humaniste et éducative sur internet et les réseaux sociaux pour évoquer et honorer ces mémoires. Et pour prendre le contrepied des multiples expressions réductrices, fanatiques, racistes, homophobes, de tous les discours de haine et de mépris qui ne sont que l’annihilation de la démocratie.
HES appelle donc chacune et chacun de tous profils et horizons à publier des photos, vidéos, textes et dessins permettant de se remémorer la déportation, ses victimes et ce qui a prévalu à une logique d’anéantissement programmé.
Aucun discours de haine, de quelque niveau que ce soit, aucune expression visant à refuser à un individu sa singularité, à le dépouiller de ses droits et de sa dignité ne saurait être acceptable. Et rien ne saurait masquer que l’extrême droite, même avec ses actuels oripeaux, puise ses racines, son discours et ses méthodes dans la même « logique » haineuse ayant engendré les camps de la mort, ou qu’elles n’aient pas la même finalité.
Visibilisation de la déportation pour motifs d’homosexualité
Les historiens et chercheurs estiment que près de 500 homosexuels français ont été arrêtés, incarcérés ou déportés en France métropolitaine pendant la 2e guerre mondiale. Et en 2021, pour la première fois, une organisation mémorielle majeure, le Mémorial de la Shoah de Paris, présente une exposition accompagnée par un cycle de conférences accessible à tout·e·s.
À découvrir dès sa réouverture et jusqu’au 1er février 2022, le Mémorial de la Shoah de Paris présente une « Exposition homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie » elle revient sur la persécution des homosexuels et lesbiennes sous le Troisième Reich. Et elle reviendra aussi sur les années de l’entre-deux-guerres jusqu’à l’arrivée au pouvoir des nazis. Une deuxième série de rencontres, de septembre à octobre 2021, évoquera les années de guerre et les politiques mémorielles.
En France, un monument qui reste toujours attendu…
Le travail mémoriel reste toujours à mener, et il ne faut pas oublier qu’un monument à ces « oublié·e·s de la mémoire » reste encore, hélas, au stade de projet en 2021, cela depuis trop d’années. Il faut que les acteurs engagés dans cette démarche, tant les associations que tous les pouvoirs publics, puissent enfin faire démarrer sa concrétisation.
À tou.te.s les déporté.e.s, victimes de la répression du régime nazi et de tous ses séides et collaborateurs, nous rendrons, respectueusement, hommage.