Le classement annuel établi par l’ILGA Europe est sorti aujourd’hui. Sans surprise, hélas, la France enregistre un recul net, et son score baisse. C’est une première que l’on doit à la majorité et à l’exécutif actuels.
Comme chaque année, l’ILGA Europe a diffusé son classement des pays européens en matière de droits et libertés LGBT. Alors que le Spartacus Gay Travel Index avait dégradé la note de la France, la faisant reculer de 11 places, le classement de l’ILGA Europe rétrograde à son tour notre pays.
Un déclin de la France qui se confirme dans le classement européen des législations nationales. L’exécutif, et le président Macron en premier lieu, maintiennent bien le cap pour ne pas faire avancer les droits LGBTI.
Malte et son gouvernement travailliste continuent, pour leur part, à être la référence des droits en Europe.
Comme chaque année, l’ILGA Europe (association LGBTI européenne dont HES est membre) publie son classement des pays européens en fonction de leurs législations relatives aux droits LGBTI. Même s’il s’agit uniquement d’un classement sur la base des textes en vigueur – et non leur application et/ou le niveau d’ouverture de la population envers les personnes LGBTI – il s’agit toutefois d’un très bon outil pour apprécier les différences entre les Etats européens et les évolutions annuelles.
Alors qu’avec les majorités socialistes et de gauche précédentes, avec François Hollande, la France avait vu sa position fortement progresser de la 9e à la 5e position, le classement de 2018 avait placé la France en 6e position par manque d’avancées significatives alors que d’autres pays progressaient. Le classement de cette année vient confirmer cette tendance avec un recul de plusieurs places qui place la France désormais à la 9e place.
Ce classement est un bon rappel du décalage frappant entre une image pro-LGBTI que veut se donner l’actuelle majorité et le discours officiel de certaines personnes de l’exécutif qui portent la même chose et la réalité sur le terrain pour les personnes LGBTI. Rien de concret n’a été fait pour améliorer leur situation.
Pourtant, il y aurait de quoi piocher dans cette longue liste : ouverture de la PMA à toutes les femmes / filiation / Droit des trans / effectivité des droits à l’adoption / accès à la prévention / parcours de soin… Sans compter les comportements lamentables sur les prises de paroles homophobes des propres élus de cette majorité.
Nous ne pouvons que féliciter le gouvernement travailliste de Malte qui, avec d’excellents résultats depuis de nombreuses années, demeure toujours leader dans ce domaine et continue à innover et à mériter sa 1re place pour les droits LGBTI en Europe. Nous appelons à ce que cette égalité des droits soit offerte à tous et surtout à toutes dans d’autres domaines sociétaux.
À quelques jours des élections européennes, ce classement vient rappeler plusieurs faits :
- voter pour un parti politique qui a réalisé des avancées significatives au niveau national, quoiqu’incomplètes, est un signe que ces combats seront portés haut et fort au niveau européen – la liste Envie d’Europe s’est clairement engagée dans ce sens (cf. propositions 69 et 70)
- ces mêmes candidats signeront ensemble cette semaine la charte de l’ILGA Europe pour les élections à venir pour affirmer et sceller cet engagement.
- les droits LGBTI en Europe sont loin d’être harmonisés et il est inadmissible de voir de tels écarts au sein même de l’Union, tout comme avec les pays qui l’entourent
- la France n’est plus leader pour les avancées des droits LGBTI, comme pour d’autres droits hélas, en Europe et devrait s’inspirer au plus vite des différentes législations réellement progressistes existantes dans les pays de l’UE.
Il y a malheureusement fort à croire que les 3 prochaines années resteront du niveau de celles que nous avons vécues : discours en flagrante contradiction avec les actes, et perpétuelles postures publiques incompatibles avec la défense de l’esprit “progressiste”. Un esprit revendiqué par une majorité composée de soutiens de mouvements homophobes minoritaires mais bruyants, qui continue de jouer avec les forces et les discours réactionnaires plutôt que de les combattre.
Sans surprise, donc, la France enregistre un recul net, et son score baisse. C’est une première dont le mouvement associtaif LGBTI saura retenir comme responsable le gouvernement et la majorité actuels.