Les Forums de la refondation du PS étaient organisés autour de questons auxquelles nous avons voulu répondre : Quel regard portez-vous sur la conquête et l’exercice du pouvoir ? Quels sont les grands défis pour le Parti socialiste ? Quelles sont les valeurs et l’identité des socialistes ? Quels sont les grands défis pour la France ? Comment vois-tu notre pays dans 20 ans ? Voici une réponse à 4e question.
Face à l’épidémie de VIH/sida qui continue à progresser dans la population gay, des actions de prévention ciblée doivent être renforcées. Ainsi l’offre de dépistage et de conseil en direction de la population gay doit être soutenue, qu’elle soit proposée dans les centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), dans des centres de santé sexuelle, ou encore dans un cadre associatif. Cette offre ne doit pas se limiter au dépistage du VIH, mais inclure les autres IST. Les secondes favorisent la transmission du premier. À l’occasion du dépistage, les temps d’échange entre les personnes qui viennent se faire dépister et des acteurs associatifs doivent permettre une réflexion non stigmatisante sur les pratiques à risque. Il s’agit de tirer profit des expériences menées par des structures comme le « 190 » à Paris pour aboutir à une approche globale et pluridisciplinaire de la santé sexuelle et qui concerne les personnes séronégatives comme les personnes séropositives.
En effet, la lutte contre une pandémie comme celle du VIH nous engage tous, que nous soyons séropositifs ou séronégatifs : chacun a la responsabilité de ne pas transmettre et/ou de ne pas s’exposer. Cette lutte ne saurait se traduire par la sérophobie, cette forme de discrimination qui mêle l’ignoble au stupide, longtemps prônée par l’extrême droite.
Au-delà des actions de prévention et de dépistage, la disponibilité des traitements est aujourd’hui aussi un outil non seulement de soin, mais de réduction du risque de transmission, grâce à la maîtrise de la charge virale qu’ils peuvent permettre. À ce titre, la PrEP est un outil pertinent pour les personnes qui n’utilisent pas systématiquement le préservatif (unique moyen de lutter efficacement contre le VIH et les IST) avec un suivi médical régulier, et les socialistes peuvent se féliciter d’avoir autorisé et pris en charge à 100% le Truvada (médicament utilisé dans la PrEP) en 2015.
Il faut donc travailler à lever toutes les barrières à l’accès aux traitements. Ces barrières peuvent s’observer en France (franchises médicales, prix excessifs de certains médicaments) comme à l’international (protections excessives des brevets qui font obstacle à la production de traitements dans les pays du Sud). En France comme à l’international, la production et la diffusion des médicaments génériques doivent être encouragées en concertation avec les patients afin de permettre une réduction de la participation financière qui leur est demandée.