Voici le communiqué d’HES suite aux informations et démentis opaques sur le possible report de l’ouverture de la PMA à 2020.

C’est par voie de presse que nous avons appris un report « possible » de l’ouverture de la PMA à 2020. Avec cette nouvelle, c’est une preuve supplémentaire que les femmes, les lesbiennes et les personnes LGBTI+ ne sont qu’une variable d’ajustement aux yeux de ce gouvernement.

Le cabinet de la ministre de la Santé a choisi de « démentir » cette information (mais ne précise aucune date). Et sur Twitter, répondant au président de SOS Homophobie qui l’interpelait, la ministre chargée de l’égalité femmes-​hommes et de la lutte contre les discriminations indiquait qu’« aucun élément ne me permet de penser que l’engagement (…) ne sera pas tenu cette année ».

Tout ceci est la stricte réédition de ce que nous avons connu en 2017 et à plusieurs reprises en 2018. L’exécutif et la majorité actuels tentent de gagner du temps, donnent des gages aux mouvements réactionnaires et choisissent de piétiner, à nouveau, leur propre promesse, leurs propres annonces concernant le calendrier.

Parce qu’il a été choisi de passer par la révision de la loi de bioéthique, alors que la PMA, déjà légale, n’entre plus dans ce champ depuis 1994, il ne peut y avoir de révision simple et facilitée dans le calendrier législatif pour la modification de la loi. Et le président et son gouvernement le savent.

On nous apprend que la ministre de la Santé serait la prochaine tête de liste des européennes pour le parti marchiste. Mais quid des dossiers alors ? Entre une nomination et un nouveau cabinet, cela ne pourrait qu’engendrer des délais supplémentaires. Et le président et son gouvernement le savent.

Les événements des derniers mois (réforme institutionnelle, grand débat post-​gilets jaunes) ont augmenté d’autant les travaux à mener. Il ne pouvait pas, dès lors, y avoir de place législative possible pour la PMA.

2020 serait alors la date la plus efficace. Comment respecter ce délai alors que la majorité aura les yeux braqués sur les élections municipales ? Il est inimaginable que la PMA devienne alors un refrain jusqu’en 2022, pire, une chimère dont l’horizon apparaît indépassable. Et le président et son gouvernement ne le savent que trop bien.

Nous ne rentrerons pas dans une nouvelle phase de la longue complainte où viendraient se mêler l’inquiétude face aux discours haineux, les craintes pour les agressions physiques. Elles sont le débouché naturel de ce venin à nouveau distillé grâce à l’inanité de la majorité et de l’exécutif.

Nous ne serons pas non plus de ceux qui désespèrent de la lenteur d’un gouvernement dont il était clair qu’il ne fallait rien en attendre. Nous ne ferons pas mine de croire, non plus, aux déclarations lénifiantes et aux prises de position « personnelles » de responsables politiques sur la question de la PMA. Si ce sont des prises de position « personnelles », c’est que, précisément, l’action politique pêche.

Entre le maintien dans les rangs de son groupe parlementaire d’une députée aux propos injurieux et insultants, les discours énamourés du Président de la République aux dirigeants de l’Église catholique, le macronisme est une bien belle illustration de la phrase du Guépard : « il faut que tout change, pour que rien ne change »

Ce sont les vies des Françaises, celles de nos familles dont il est question. Et il a été choisi de continuer à les considérer comme quantité négligeable. À quelques jours de la journée internationale des droits des femmes, c’est un bien mauvais signal envoyé par le gouvernement.