L’élection de Donald Trump à la Présidence des États-​Unis annonce un retour à des politiques anti-​LGBTI tous azimuts dévastatrices. Son nouveau mandat représente une menace directe pour les avancées en matière de droits civiques, en particulier pour les personnes transgenres. Trump a mis en avant une rhétorique anti-​trans – avec notamment le projet d’une loi imposant de ne reconnaître que 2 genres…et son programme pour 2025 – 2029 prévoit de nouvelles mesures encore plus extrêmes. Comme l’immense majorité des LGBT américains, nous soutenions Kamala Harris. Leur déception et leurs craintes sont à présent aussi les nôtres.

Quand la démagogie et la haine paient

Le 1er mandat de Donald Trump avait déjà ancré son corpus idéologique dans le paysage américain : attaques contre les femmes, les homosexuel-​les, les personnes trans. Parmi ses propositions durant cette nouvelle campagne figurent l’interdiction fédérale des soins de santé affirmant le genre pour les mineurs, une redéfinition du genre qui exclurait les personnes trans, et l’extension des lois “Don’t Say Gay” pour interdire toute discussion sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre à l’école. Trump a également promis de “protéger les sports féminins” en excluant les athlètes transgenres, et son colistier, vice-​président élu donc, J.D. Vance, a déjà proposé des lois punissant les médecins soignant les jeunes trans. Les évangélistes ultras, les suprémacistes et les masculinistes ont fait campagne pour Trump, faisant des fake news un modus operandi de la politique, comme les soit disant chirurgies de transition de genre effectuées sur des enfants pendant leur journée scolaire. 

L’impact de ce second mandat de Trump irait au-​delà des droits des LGBTI, affectant également les droits des femmes et les droits reproductifs (IVG…), les droits des minorités,  l’accès à la santé.  Le retour de Trump à la Maison Blanche risque de démanteler des décennies d’avancées pour les communautés marginalisées, notamment les jeunes transgenres. 

Résister à toutes les haines

Face à ces menaces, les défenseurs des droits LGBTI se préparent à résister par des actions légales et des manifestations. Et son nouveau « mauvais génie » promis à un poste dans la future administration Trump de janvier prochain, le milliardaire Elon Musk, outre sa complaisance avec la propagande des extrémistes racistes et homophobes sur X (ex-​Twitter), a rejeté avec virulence sa propre fille trans ! Cela doit alerter tous les humanistes ! 

Cette offensive contre les droits LGBTI s’inscrit dans une tendance mondiale déjà trop répandue sur tous les continents. Des dirigeants de pays puissants comme Giorgia Meloni en Italie, Viktor Orban en Hongrie, Javier Milei en Argentine, Recep Tayyip Erdogan en Turquie et Vladimir Poutine en Russie, entre autres, soutiennent des politiques répressives similaires, tandis qu’aux États-​Unis des politiciens comme Ted Cruz et Marjorie Taylor Greene alimentent cette haine par des législations de plus en plus restrictives. Plus de 150 projets de loi anti-​LGBTI existent, s’inspirant des lois des régimes autoritaires homophobes de Hongrie et de Pologne. 

HES déplore l’élection de Donald Trump qui marque le début d’une ère de régression inédite depuis plus de 30 ans pour les droits humains aux États-​Unis, avec des conséquences durables pour les LGBTI et les autres groupes vulnérables.