Les Forums de la refondation du PS étaient organisés autour de questions auxquelles nous avons voulu répondre : Quel regard portez-vous sur la conquête et l’exercice du pouvoir ? Quels sont les grands défis pour le Parti socialiste ? Quelles sont les valeurs et l’identité des socialistes ? Quels sont les grands défis pour la France ? Comment vois-tu notre pays dans 20 ans ? Voici une réponse à la 3e question.
La lutte contre les discriminations fait partie du contrat social de notre société. Une société qui ne connaît pas la crise est plus détendue tandis qu’une société en crise est plus prompte à se laisser aller à désigner un ou plusieurs boucs émissaires, plus ou moins temporaire suivant les situations.
Avec d’autres sujets la lutte contre les discriminations a connu des avancées dans le mandat précédent, notamment avec l’intégration de la lutte contre les discriminations et la haine anti-LGBT+ dans les missions de l’État.
La mise en place des actions de groupe dans les cas de discrimination, la mise au même niveau des délais de prescription pour les injures racistes et homophobes, la formation avec l’aide d’associations de gendarmes, policiers et magistrats sur les haine anti-LGBT+, la réalisation d’une campagne contre l’homophobie en milieu scolaire et universitaire, sont parmi les actions que ce quinquennat aura mené contre les discriminations. Mais ce combat n’est jamais terminé.
La lutte contre les discriminations, c’est, rappelons-le, la lutte contre l’acte qui consiste à mettre de côté, à maltraiter, à désigner ou à distinguer une personne par sa couleur de peau, son genre, son orientation sexuelle, sa religion, son origine, un handicap, des caractéristiques physiques. Rappelons également que le mot discrimination vient du latin discrimen, qui signifie « ligne de démarcation, point de séparation ». Ces rappels suffisent à dire combien cette notion de discrimination est opposée à l’idée même de République.
L’homophobie et la transphobie sont la première cause de suicide chez les 15 – 24 ans. La lutte contre les discriminations doit demeurer un objectif pédagogique qui débouche, notamment, sur l’éducation civique et l’éducation sexuelle. Cet objectif doit aussi être atteint en renforçant les possibilités d’interventions des associations spécialisées dans les établissements. Les expériences sont concluantes, elles sont maintenant anciennes et à mille lieues des caricatures entendues ici ou là.
La lutte contre les discriminations est aussi un enjeu dans le monde du travail. Les discriminations liées à l’orientation sexuelle se cumulent à d’autres discriminations liées au sexe, à l’état de santé, à l’origine, etc. La sensibilisation de chacun des acteurs, notamment les représentants du personnel, les responsables des ressources humaines, les cadres et les salariés, doit demeurer à l’ordre du jour. L’adoption d’une charte des bonnes pratiques et le rappel dans le règlement intérieur de la détermination de l’employeur à lutter contre toutes les discriminations font aussi partie des mesures à prendre. L’accord national sur la diversité dans l’entreprise peut être une occasion pour les représentants du personnel d’interroger puis d’impliquer leur direction. Il ne s’agit pas d’écraser les entreprises sous des normes supplémentaires, mais d’imposer l’idée, qui correspond pourtant à la réalité, que les entreprises sont des lieux de vie humaine !
On le voit, la lutte contre les discriminations n’est pas tant une affaire de normes que de sensibilisation, d’éducation, de réflexion. C’est un travail entamé qui nécessite d’être continué. Lutter contre les discriminations, c’est une affaire sans cesse recommencée, c’est accepter de rester humain. Le jeu en vaut la chandelle, non ?