Le 17 mai, journée internationale contre les haines antiLGBTI marque formellement l’anniversaire de la loi Taubira en France. Le mariage pour tous est une loi aussi forte politiquement que symboliquement. Son processus de création doit guider, comme l’a fait le Pacs, de prochaines avancées.
Le 23 avril 2013 prenait fin l’itinéraire de la loi ouvrant le mariage pour tous au Parlement par le vote définitif à l’Assemblée nationale de la loi Taubira. C’est avec l’énergie de ministres, parlementaires et responsables de gauche, de socialistes, que cette loi fut adoptée, avec les « péripéties » qu’on connaît.
Avec Patrick Bloche, Corinne Narassiguin, Erwan Binet, Christiane Taubira, Dominique Bertinotti, Najat Vallaud-Belkacem et de nombreuses et nombreux autres sur les bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat, dont les regrettés Jean-Pierre Michel et Danièle Hofman-Rispal, c’est un travail parlementaire conséquent qui a permis le vote de cette loi devenue un jalon de notre République sous le mandat de François Hollande, par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
331 député·es ont validé en ultime vote le texte de loi. Ce ne sera pourtant que le 17 mai que la loi sera promulguée, parce que des dizaines de parlementaires de droite auront saisi le Conseil constitutionnel pour obtenir la censure de ce texte de liberté et d’égalité.
Parmi eux et elles, de faciles pseudos repentis de droite, comme les ministres Gérald Darmanin ou Christophe Béchu, indiquant être (enfin) parvenus à la raison 10 ans après, sans dire un mot sur les terribles violences qu’eux, leurs amis et collègues ont générées, et qui se vérifient encore aujourd’hui.
Un travail alliant opiniâtreté associative et débouché politique
Un texte que la mobilisation associative aura su porter haut et fort par la voix de l’Inter-LGBT et ses porte-paroles de l’époque Nicolas Gougain et Mathieu Nocent, ainsi que des associations françaises, malgré les difficultés. L’expertise des associations, l’expérience des militant·es a été la source d’une avancée fondamentale, le moteur de la conviction politique et l’argument pour convaincre les indécis·es. Il ne faut pas l’oublier.
Ce texte articulait le travail parlementaire avec les démarches associatives, portait une revendication de ce tissu dans les exigences d’un cadre de loi. Une loi qui a hélas vite laissé de côté la PMA pourtant promise, et finalement jamais faite. Une loi qui aura été le symbole d’une gauche qui change la vie et œuvre à l’égalité et l’émancipation. Une loi qui aura enfin mis la France à jour de sa devise républicaine, par rapport à ses voisins et à sa société.
Une loi surtout qui démontre que le travail avec la société civile est le seul à même qui permet que la gauche, avec les socialistes, réalise les transformations sociales que notre nation réclame, pour la plus vaste majorité, comme pour les marges les moins visibles. Pour toutes et tous, avec comme seuls et uniques préalables : le désir de justice et l’envie de libertés.
Continuer à inventer demain, combler les lacunes du droit, ouvrir des perspectives pour toutes et tous
Demain, comme hier, c’est là que les socialistes sont attendus. C’est là qu’est le travail d’une gauche au pouvoir pour changer la vie : travailler avec les associations et syndicats pour inventer demain. Il reste tant à faire pour les familles, les personnes LGBTI, les réfugié·es et des pans entiers de notre corps social.
Bel anniversaire à cette loi si symbolique et forte, bel anniversaire à cette construction politique qui a permis le mariage pour tous et à toutes les nouvelles portes qu’il reste à ouvrir et notamment les familles !