Voici le communiqué d’HES publié lors de la réunion de sa coordination nationale (réunion des délégués locaux) après l’adoption du Manifest’HES par les adhérent-​e‑s.

IllusManifestHES

Les adhérent·e·s d’HES (socialistes lesbiennes, gays, bi et trans) ont adopté leur “Manifest’HES” après plusieurs mois de travail et de débat. 3 ans après l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels, ils formulent ainsi leurs réflexions ainsi que 64 propositions dans le domaine des droits de la personne, des familles aujourd’hui, de la santé et de l’accès aux soins, de l’international.

La période politique inédite que nous vivons commandait ce travail collectif de réflexion afin de baliser l’avenir. L’émancipation des individus, la protection de leurs libertés, ne peut résulter d’une navigation à vue, dans le brouillard de notre époque. La nouveauté repose d’abord sur une solide connaissance du passé et une sérieuse analyse du présent.

Avec le Manifest’HES, la discussion va être engagée avec le Parti socialiste, ses parlementaires, avec les associations LGBT, avec toutes celles et tous ceux que le progrès intéresse. S’il n’est pas temps d’écrire les programmes de candidats dont nous ne connaissons pas encore l’identité, il est largement temps de réfléchir pour reformuler, avec beaucoup d’autres, l’alternative progressiste et laïque dans notre pays. C’est d’autant plus important que, pour les lesbiennes, les gays, les bi et les trans, l’émancipation, c’est la vie.

Nous ne partageons pas, bien sûr, la vision des mouvements réactionnaires et d’extrême droite, en forme de revival des années 50 du siècle dernier. Nous ne voulons pas d’une société où l’on dissimule, dans la douleur, les petits arrangements des familles pour présenter une façade sociale conforme aux dogmes.

Mais il ne suffit pas de refuser, ça n’est que le point de départ. Il ne suffit pas de protester, ça n’est qu’un outil. Il faut élaborer ensemble. Voilà pourquoi nous avons écrit, discuté et voté le Manifest’HES.

 


Vous pouvez :

 

 


Extrait de l’introduction :

Qui sommes-​nous ? Des lesbiennes, gays, bis, trans, hétéros, militants de gauche, attaché·e·s à l’émancipation de l’individu au sein de nos sociétés complexes. Des femmes et des hommes qui refusent énergiquement de jouer avec les peurs irrationnelles et les tensions identitaires qui traversent la société française. Un collectif de citoyennes et de citoyens pleinement engagés dans la construction de notre République laïque où les questions éthiques ne peuvent se résumer à la somme plus ou moins cohérente des prescriptions religieuses.

Où vivons-​nous ? Dans une société qui vient de franchir un pas décisif de cette émancipation en ouvrant le mariage et la possibilité d’être parents à tous les couples. Mais nous vivons aussi dans une société qui s’interroge, une société où si l’homosexualité est considérée comme une manière acceptable de vivre sa sexualité pour 9 français sur 10, il reste comme un écho du sujet qui revient régulièrement sur le devant de la scène médiatique, alimenté par les discours des courants très conservateurs et de différentes autorités religieuses. Nous vivons, enfin, dans une société tentée par les lubies de la démagogie, cette pratique politique qui consiste à dire ce que l’on imagine que les gens veulent entendre au lieu de porter le projet – et le progrès – de notre société humaine.

Que voulons-​nous ? Ne pas renoncer à la complexité de nos sociétés, qui est fille de la liberté qui y règne, promouvoir la laïcité, écrire notre histoire à la première personne, rester libre d’inventer nos vies en se fondant sur les progrès scientifiques et éthiques qui permettent depuis si longtemps de s’émanciper de l’état de nature.

Comme tant de nos concitoyen·ne·s, nous voulons avoir les moyens civils, économiques et sociaux de prendre la responsabilité de nos existences.

(…)

À tous les citoyens, elle dit que chaque pas compte et que, malgré les embûches et les chausses trappes de la haine, des rejets de la droite et des politiques réactionnaires, la famille socialiste continuera à réfléchir, à proposer, à convaincre pour faire progresser les droits et les libertés de tous. (…) « Placer l’individu au cœur de nos préoccupations, disait Jaurès, ce n’est pas décréter l’égoïsme universel, c’est faire reculer l’égoïsme envahissant des forts ». C’est notre travail (…).


Making of : 200 jours pour le Manifest’HES

  • Jeudi 1er octobre 2015 : première réunion du comité de rédaction du brouillon de manifeste.
  • Mardi 10 novembre 2015 : première version du brouillon.
  • Mardi 8 décembre 2015 : deuxième version du brouillon de manifeste, avec 59 propositions pour l’égalité et l’émancipation.
  • Samedi 30 janvier 2016 : lors de l’assemblée générale annuelle, réunie dans les locaux de la Fondation Jean Jaurès, le brouillon est présenté en détail et fait l’objet d’un premier débat entre les adhérent·e·s présent·e·s.
  • Mercredi 10 février 2016 : le brouillon est envoyé à l’ensemble des adhérent·e·s qui, individuellement, collectivement ou à travers leurs groupe local ont amendé le brouillon.
  • Mercredi 9 mars 2016 : parution de l’interview du président d’HES dans L’hebdo des socialistes, notamment pour évoquer le travail collectif autour du manifest’HES.
  • Samedi 12 mars et samedi 19 mars 2016 : dernières réunions du comité de rédaction pour intégrer les amendements dans le brouillon. Finalisation du projet de Manifest’HES, égalité, émancipation, progrès, laïcité.
  • Samedi 9 avril 2016 : le projet de manifeste est adressé à l’ensemble des adhérents d’HES.
  • Jeudi 14 avril 2016 : l’une des propositions est reformulée et l’ensemble est adressé une nouvelle fois aux adhérents.
  • Samedi 16, dimanche 17 et lundi 18 avril 2016 : ouverture du bureau de vote numérique, 94,3 % des votants se prononçant en faveur du texte et 5,7 %, contre.