Malgré la crise sanitaire lourde, jamais vue, que notre pays traverse (comme le reste du monde)  et en dépit du manque chronique de moyens humains et financiers, plusieurs associations LGBTI+ continuent d’œuvrer chaque jour.

Les actions de solidarité, à destination de populations que la situation que nous connaissons peut précariser davantage, continuent. Elles sont relayées par les comptes des réseaux sociaux de ces associations et permettent à chacune et chacun de les relayer, de les appuyer, éventuellement par des dons.

Des publics variés et différemment touchés 

Cette situation souligne fortement le rôle crucial, de quasi-​service public, que ces associations, comme tant d’autres, jouent à leur échelle. Que ce soit auprès des séniors, des populations LGBTI migrantes, des jeunes qui peuvent se trouver piégés au milieu de l’hostilité voire en rupture familiale, des travailleuses et travailleurs du sexe — pour qui une situation « normale » est souvent déjà difficile — les personnes vivant avec le VIH, les personnes trans qui sont ou ont pu entrer dans un parcours de soins trop souvent stoppé par la situation…

Se soucier des plus isolés, de celles et ceux qui sont plus touchés par cette situation, faire remonter les actions engagées… Que ce soit Aides, l’Ardhis, GreyPride, des associations trans, d’aide et de convivialité pour les jeunes… différentes initiatives à plusieurs niveaux permettent de continuer à maintenir un lien et une entraide au sein des communautés LGBTI. Les lieux de vie et de convivialité LGBTI agissent aussi pour renforcer des liens existants et en créer de nouveaux. 

Le manque de financement est chronique

Alors que le ministre des Comptes publics ose lancer un appel aux dons pour l’hôpital public, il faut rappeler que les choix économiques, budgétaires sont des choix politiques. Que le sous-​financement chronique des associations LGBTI, et plus largement de tout le tissu associatif, est dommageable pour tout le tissu social.

Dans la lutte contre l’épidémie, il ne faut pas passer sous silence les risques pour les droits et libertés avec les utilisations des données télécoms, la géolocalisation, qui toucheraient toutes les personnes. L’impératif de santé publique et de protection des vies ne peut servir de prétexte à de prochaines étapes de contrôle, en France ou dans l’Union européenne, des personnes et de leurs données personnelles.

Faire attention aux droits

Dans les moments de crises, les meilleurs gardes-​fous restent la démocratie, les droits fondamentaux et l’état de droit. Les recommandations de la CNIL, du Défenseur des droits, devront être les balises à suivre pour les pouvoirs publics.

Face à cette crise, il n’y aura pas de nouvelles solidarités à inventer, mais bel et bien les mêmes à développer encore davantage, à reconnaitre et construire. Celles que nous connaissons, celles que l’on a créées ou sollicitées, seront à remettre en avant comme le mot d’ordre d’une société à défendre. Celle qui remet les humains au cœur de son projet, tou·te·s les humains.

Un recensement des initiatives associatives

Les associations le démontrent régulièrement, et sont à l’avant-poste dans cette crise que nous traversons, il nous faudra nous en souvenir dans les mois et années qui viennent.Retrouvez le recensement des actions et lieux d’entraide pour les personnes LGBTI réalisé par l’Inter-LGBT sur son site : http://​www​.inter​-lgbt​.org/​u​r​g​e​n​c​e​-​c​o​v​i​d​-​19/

L’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-​LGBT)

créée sous le nom de Lesbian & Gay Pride Île-​de-​France en 1999, participe d’un mouvement qui, depuis 30 ans, inscrit sur la place publique la question de l’orientation et de l’identité de genre, par le biais de manifestations revendicatives à caractère festif. Son but : lutter contre les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation ou l’identité de genre, dans le cadre de la promotion des droits humains et des libertés fondamentales.
L’inter-LGBT regroupe des dizaines d’associations LGBTI françaises.