A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et alors que 121 féminicides ont déjà été décomptés cette année, HES tient à rappeler son soutien aux luttes féministes, contre toutes les violences sexistes et sexuelles envers les femmes, les minorités sexuelles et de genre. 

Malgré des annonces, des opérations de communication et quelques mesures de la part des différents gouvernements Macron, la prise en charge des violences sexistes et sexuelles reste insuffisante. 

Alors cette année encore, nous marcherons entre autre pour demander  plus de moyens, des politiques de prévention des violences de genre plus efficaces et un accompagnement et un soutien des victimes enfin à la hauteur.

 Violences sexistes et sexuelles : une prise en compte politique insuffisante 

Présentée comme grande cause des quinquennats d’Emmanuel Macron, les violences sexistes et sexuelles ont fait l’objet d’un dispositif législatif renforcé mais insuffisant. Le nombre de féminicides ne baisse pas. Ces crimes sont systémiques : leur origine se trouve au cœur même de notre société, au cœur du patriarcat. 

Le Grenelle contre les violences conjugales en 2019 a abouti à quelques mesures, comme la ligne téléphonique, le 3919, ouverte en continu 7j/​ 7, 24h/​24. En plus d’être un outil d’écoute et d’accompagnement, il permet aussi de quantifier les violences sexistes et sexuelles, et le nombre d’appels reçus est en augmentation. En septembre dernier, les associations d’aide aux victimes de violences conjugales ont lancé un appel à l’aide face aux baisses des financements publics tandis que le nombre de victimes à aider augmente. Ces deux faits, parmi d’autres, nous montrent le chemin qu’il reste à parcourir pour une meilleure prise en compte des pouvoirs publics des violences sexistes et sexuelles car ces dernières touchent tous les pans de la société et appellent des réponses transversales et multisectorielles.

Pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, il est nécessaire et urgent que l’État français adopte une stratégie nationale dotée d’un plan détaillé et budgétisé, à la manière dont a pu le faire l’Espagne qui avec des équipes de police spécialisées, une protection complète et immédiate de la victime, des places d’hébergements d’urgence en nombre plus important, des tribunaux spécialisés pour traiter des violences de genre et d’une manière globale davantage de moyens alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, a vu le nombre de féminicides baisser de 25% depuis sa mise en place.  

Enfin, rendre effective l’éducation à la vie sexuelle dans le parcours scolaire  est indispensable : éduquer dès le plus jeune âge à la notion de consentement, sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles, aux cyberviolences sont les meilleurs outils pour faire des jeunes d’aujourd’hui des adultes demain respectueux de l’intégrité physique et morale de l’autre. 

Lutter contre les violences sexistes et sexuelles envers les personnes LGBTI aussi

La présentation dans le débat public des violences conjugales induit un caractère fortement hétéronormé alors que les violences sexistes et sexuelles existent aussi envers les personnes LGBT et au sein des couples LGB car la médiatisation du mouvement “Me Too”, la libération de la parole des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles a eu pour conséquence de libérer aussi la parole des personnes homosexuel·les.

Une enquête de l’INED, publiée en 2021, montre que les femmes cisgenres lesbiennes et bisexuelles, les hommes cisgenre homosexuels et bisexuels, les personnes trans (particulièrement les femmes trans), sont touché·es par une violence spécifique et confirme une surexposition des minorités sexuelles et de genre aux violences dans la famille et dans l’espace public par rapport aux hétérosexuel·le·s. 

Ces chiffres, premiers dans leur approche intersectionnelle, permettent de montrer scientifiquement la réalité des violences que les personnes LGBT subissent.

Ce sont des données qu’il faut prendre en compte en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles en permettant par exemple à tous les dispositifs d’accueil et d’accompagnement (police, justice, ligne d’écoute, associations) d’être plus inclusifs. 

Au travail, dans l’espace public, dans le foyer, les politiques publiques pour lutter contre violences sexistes et sexuelles restent insuffisantes et pour toutes ces raisons, HES appelle ses militant·es à se joindre au cortège organisé à Paris à 14h Place de la Nation et dans toutes les villes.