Gabriel Attal, premier 1er Ministre ouvertement homosexuel, vient d’annoncer la composition du nouveau Gouvernement : de nouveaux Ministres ouvertement hostiles à l’égalité des droits y figurent, envoyant un signal très inquiétant aux personnes LGBTI.
48h, 2 jours, c’est le temps qu’il aura fallu pour entériner le fait que si nommer pour la première fois un 1er Ministre ouvertement homosexuel est en théorie un progrès après des décennies de combats pour les droits LGBTI+, il ne garantit en rien des orientations politiques et des lois positives en matière d’égalité et d’émancipation en faveur des personnes lesbiennes, gays, bi⸱es et trans.
À ce titre, la composition de la 1ère partie du Gouvernement de Gabriel Attal annoncée ce jeudi est très inquiétante, la liste des Ministres ayant eu des prises de position contre l’avancée des droits en faveur des personnes LGBTI+ ne cesse de s’allonger : Rachida Dati et Catherine Vautrin rejoignent Gérald Darmanin, Christophe Béchu, Aurore Bergé et Sébastien Lecornu dans le Gouvernement aux têtes d’affiche les plus réactionnaires et hostiles aux LGBT depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.
Catherine Vautrin, nouvelle Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, a été un soutien affiché de « La Manif pour tous (LMPT) », qui a très largement contribué à alimenter l’homophobie en France. Le secteur de la Santé, déjà fragilisé et pourtant si crucial pour les personnes LGBTI (santé sexuelle, prévention et accès aux traitements contre VIH/SIDA, parcours de transition…), méritait mieux.
Quant à Rachida Dati, nouvelle Ministre de la Culture, elle n’a eu de cesse d’alimenter les peurs avec des discours anti-PMA et en tant que députée européenne s’est abstenue sur l’interdiction des thérapies de conversion. Du côté de l’Education Nationale, nous espérons que la nouvelle Ministre, Amélie Oudéa-Castéra favorisera, au contraire de son prédécesseur devenu 1er Ministre, l’enquête administrative concernant le suicide du jeune Lucas, victime d’homophobie et prendra à bras le corps le problème du harcèlement scolaire et des LGBTphobies à l’école.
Aurore Bergé qui récupère le portefeuille de la lutte contre les discriminations et de l’égalité entre les femmes et les hommes, a reçu des militantes ouvertement transphobes en tant que députée et dans le cadre de l’examen de la proposition pour garantir l’IVG comme droit fondamental a déposé un amendement visant à priver les hommes trans de l’accès à l’IVG. Nous nous alarmons du message envoyé aux personnes trans alors que les violences à leur encontre ne cessent d’augmenter et que les discours anti trans nourrissent les mouvements réactionnaires et nous nous inquiétons également des politiques publiques qui seront menées notamment de l’application du plan national pour l’égalité LGBTI+.
La récente loi Asile-Immigration montrait déjà que la ligne de crête avait été franchie et la composition de ce nouveau Gouvernement vient nous le confirmer : le macronisme s’inscrit comme un mouvement de droite qui n’a plus aucune difficulté à flirter avec les mouvements réactionnaires.