L’annonce faite par le gouvernement du changement de périmètre de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) représente une modification substantielle et problématique pour cette structure. Aujourd’hui rattachée aux services du Premier ministre pour une transversalité et une globalité plus que logique dans la lutte contre les sectes, le gouvernement entend la rattacher au ministère de l’Intérieur uniquement.

Cette décision illustre la volonté du gouvernement de ne traiter les phénomènes sectaires qu’à travers une question de gestion de l’ordre public. L’optique sécuritaire permanente et unique à travers laquelle ce gouvernement prétend organiser la vie publique est inquiétante à plus d’un titre. Car c’est sans compter la dimension multiple des phénomènes que les groupes et organisations sectaires ou à fonctionnement sectaire peuvent générer.

Les « thérapies de conversion »  sont des programmes de mouvements sectaires

Sur les droits des personnes LGBTI+, nul n’est censé ignorer que les pratiques connues comme les « thérapies de conversion » se présentent le plus souvent sur le territoire français comme des pratiques ou des manœuvres relevant de l’emprise psychospirituelle.

Les missions de la Miviludes pouvaient notamment l’autoriser à s’occuper de cette thématique. Elle pouvait gérer les organisations qui prétendaient développer ces pratiques. Demain s’il est effectif, le changement de périmètre pour la Miviludes posera un risque non négligeable sur sa capacité à traiter la variété des dérives sectaires que notre société peut connaitre.

Pour le respect des personnes et pour continuer, également, la lutte pour les droits et la dignité des personnes LGBTI+, la Miviludes ne doit pas connaitre un tel changement.