Plus de 4 années après le début du mandat d’Emmanuel Macron et 4 années aussi après l’avis positif officiel du Comité d’éthique (CNCE), le projet de loi bioéthique arrive péniblement dans la dernière séquence de lecture au Parlement, d’abord à l’Assemblée nationale, avant le Sénat, sans compter la suite…
Une PMA très défendue pendant la campagne 2017 et au final des postures hypocrites de Macron
Alors que les discours de 2 017 du candidat Macron reflétaient une position volontariste et claire sur la PMA (à défaut d’autres choses pour les LGBTI), expliquant à qui voulait bien le croire que le courage ne lui manquerait pas pour cette si importante et attendue réforme, force a été de constater, depuis 4 années, ce qu’étaient les réalisations prioritaires du président Macron.
Reculades et discours conservateur, prétextes sidérants, dates sans cesse repoussées, enfumage permanent, et concrétisations qui n’ont jusqu’ici jamais eu lieu. Gouvernement et majorité LREM ont été à la manœuvre pour mieux saborder et couler l’élargissement nécessaire de la PMA telle qu’elle existe depuis des décennies (seulement pour les hétéros). Des ministres hostiles (Lemaire, Darmanin…), des discours réactionnaires et insultants de députés élus sous l’étiquette Macron, amendements pitoyables… L’image de ce qu’est vraiment LREM, assemblage composite, a éclaté au grand jour sur bien des sujets, et celui-ci notamment.
Un PJL bioéthique discriminant, incohérent, dangereux et conspué par toutes les associations…
Rejeter la PMA post-mortem, refuser la Ropa (ovule de la conjointe plutôt que celui d’une inconnue), préparer une filiation spécifique pour les lesbiennes, revenir sur le droit et la jurisprudence pour l’état civil des enfants nés par GPA, refus de l’arrêt des mutilations des enfants intersexes, exclusion des personnes trans…
Le nombre de défauts, lourds et importants de ce texte rédigé à la hâte et à reculons, est trop élevé. Les attaques menées par ce gouvernement contre la logique juridique, contre le droit national et européen et pour continuer à exclure encore des concitoyen·ne·s, aussi incompréhensibles qu’absurdes, sont pourtant là.
Même le député LREM corapporteur de la loi, Jean-Louis Touraine, a reconnu ce lundi 7 juin sur France Info que le texte avait plus de 3 ans de retard… Tout cela explique largement le recul constant de la France dans le classement annuel ILGA Europe sous le quinquennat Macron…
Entre la crise sanitaire actuelle et le manque de courage politique du gouvernement Macron, le parcours de la loi est encore long et semé de différentes embûches, parlementaires, constitutionnelles, exécutives et logistiques (listes d’attente des centres PMA, pénurie de dons de sperme, délais pour es rendez-vous, tests et insémination…), et il apparait impossible à beaucoup d’acteurs de terrain qu’un premier bébé né de cette loi, ne voit le jour avant que le mandat 2017 – 2022 de Macron soit fini. Qui sait ce que 2022 nous réserve ?