Une dernière version de la liste des groupes d’études à l’Assemblée nationale a permis de voir que ceux sur le VIH-Sida et sur l’antisémitisme seraient présidés par le RN. Une proposition aussi invraisemblable que révoltante.
Après avoir déversé son racisme sur les bancs de l’Assemblée nationale la semaine passée, le RN s’en prend maintenant à la lutte contre le VIH-sida et aux personnes séropositives (personnes vivant avec le VIH : PVVIH), en prétendant diriger le groupe d’études sur le sida à l’Assemblée.
Il est évidemment hors de question qu’un parti LGBTIphobe et sérophobe comme l’est le RN puisse se retrouver aux manettes sur ces sujets !
L’histoire tout entière du RN, démontre qu’il est l’ennemi des PVVIH, et antisémite
Tout dans l’histoire du RN, précédemment FN, vient démontrer à quel point ce parti et ses représentant·e·s sont des menaces pour les PVVIH. Depuis les propos orduriers du cofondateur du parti Jean-Marie Le Pen sur les « sidaïques (sic), une espèce de lépreux », en passant par l’affiche du FN amalgamant sida et immigration, sida et PS, son rejet de la promotion du préservatif, aussi la volonté de parquer des séropositifs dans des « sidatorium », jusqu’aux décisions de refus de subventions à Aides ou aux propos de sa fille, Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée, indiquant en 1993 qu’il y aurait alors « 500 000 séropositifs » à cause du socialisme, toute la sérophobie de ce parti est affichée depuis des années.
Son refus d’aider les pays du Sud les plus touchés par cette pandémie mondiale est une honte, et son rejet de soins et d’accueil pour des migrant·e·s et réfugié·e·s malades signe l’indignité et l’incompétence du RN sur la santé et les épidémies. Sans compter tous les positions et votes de ce parti dans toutes les instances où il siège…
Il sera superflu aussi de citer toutes les sorties antisémites notoires des cadres et dirigeants de ce parti fondé par d’anciens soldats de la Waffen SS et ex-collaborationnistes, que ce soit sur les chambres à gaz qui seraient selon eux un « point de détail de l’Histoire », ou contre des personnalités s’opposant à eux, proposant notamment de « préparer une fournée » en visant Patrick Bruel, artiste d’origine juive.
Rien, absolument rien, ne peut être entendu comme un argument valide pour accepter que des députés de ce parti soient présents au sein de ou, pire, à la tête de groupes d’études sur des sujets dont ils ont été l’ennemi de toujours…
Et confier aussi au RN un groupe traitant de parentalité (même sous le seul angle de l’adoption) serait une énorme gifle donnée par la macronie aux parents LGBT !
Les affinités LREM/RN clairement visibles
Aucune règle légale ou interne de l’Assemblée n’oblige à donner encore plus de postes aux élus RN pilotés par l’héritière Le Pen, surtout quand ce parti vient de fêter ses 50 ans et que son nouveau président a endossé l’histoire du mouvement d’extrême droite. Chez nos voisins allemands, par exemple, tous les autres partis s’accordent pour laisser à part les extrémistes de l’AFD (Parti ami du RN).
Si le règlement de l’Assemblée permet de gérer les groupes d’étude via une délégation au sein du bureau de l’AN, il est déjà invraisemblable que ce soit un responsable RN qui pilote ce projet. Le bureau de l’Assemblée,clairement dirigée par des députés macronistes, doit rejeter le 7 décembre prochain (ou même avant !) ces hypothèses, toute la gauche et les écologistes appuieront en ce sens aussi.
Il faut que LREM/Renaissance avec ses alliés du MoDem et Horizons, expliquent quelle est leur stratégie véritable, depuis le vote pour des RN à la vice-présidence de l’AN, jusqu’à ces possibilités de gérer des groupes d’études. C’est un jeu très dangereux pour la démocratie et les sujets traités. C’est une illustration tragique d’une collusion de fait qui ne peut être acceptée.
Par ailleurs, la signature, ce mercredi d’un amendement transphobe signé par la présidente du groupe de députés pro-Macron, Aurore Bergé, venue de LR, au sujet du droit à l’IVG, est un pas de plus vers le pire.
Aucune participation à ce groupe d’étude, ou ailleurs, avec le RN
Les élu·e·s de ce parti (en mairie, régions…) ont prouvé avec une froide constance leur hostilité aux subventions, campagnes de communication, actions et revendications des experts et associations de lutte contre le VIH-Sida. Or, une grosse partie des 89 députés RN est issue de ces troupes locales extrémistes, qui sont clairement hostiles aux LGBTI, à la prévention anti-VIH/IST et très incompétentes sur les sujets de santé sexuelle.
Il est fondamental qu’aucune structure LGBTI, expert·e, chercheur·se et militant·e travaillant sur le VIH-Sida ne participe jamais, de près ou de loin, à ce groupe d’étude si le RN le préside ou y siège. Ni nulle part ailleurs.
Il faut redire clairement que les néofascistes du RN (ou d’ailleurs !) sont des ennemis des PVVIH, du travail contre le VIH-Sida et contre les droits des personnes LGBTI+.