À la suite de l’arrestation du militant turc Enes Hocaoğullari, ce mardi 5 août à Ankara, nous tenons à exprimer notre profonde indignation et notre vive inquiétude.
A l’occasion de la 48e session du congrès des pouvoirs locaux et régionaux du conseil de l’Europe, Enes a pris la parole sur différents sujets européens, et a notamment évoqué la révocation par le pouvoir turc de plusieurs maires. Cette prise de position s’inscrit dans son engagement civique, démocratique, citoyen et en faveur des droits LGBTQI+ pour lesquels il est un militant reconnu.
De retour à Ankara, après une campagne de dénigrement de la part de médias pro-gouvernementaux – le concernant ainsi que les associations LGBTQI+ – les autorités ont procédé à son arrestation et l’ont placé en détention à la prison de Sincan. Il est accusé de “désinformation” du fait d’une loi liberticide taillée pour faire taire les partisans de la démocratie en Turquie.
Cet événement souligne une fois de plus le fait que le climat est délétère pour les personnes LGBTQI+ en Turquie. La désignation de 2025 comme « année de la Famille » s’est avérée un prétexte supplémentaire pour consolider une politique d’exclusion et de répression à l’encontre des LGBTQI+, en institutionnalisant la haine au nom des « valeurs familiales ».
Ces politiques et cette arrestation sont une remise en cause directe des valeurs que nous défendons en Europe : la démocratie, l’égalité et la justice.
Nous adressons tout notre soutien à Enes, sa famille, ses ami.e.s, l’organisation ÜniKuir pour laquelle il travaille, ainsi qu’à toutes celles et tous ceux qui, en Turquie, ne cessent de défendre les libertés et l’égalité des droits et font face aux menaces, à l’intimidation et à la répression.
Nous saluons la réaction rapide du président du Congrès du Conseil de l’Europe, Marc Cools, celle du Commissaire aux droits de l’Homme, et celle de toutes les associations et des citoyen.ne.s, en France, en Turquie et partout en Europe, qui se mobilisent pour que la voix d’Enes ne soit pas étouffée et que ses combats ne soient pas vains.
Face à cette situation inacceptable, nous appelons à :
- La libération immédiate et inconditionnelle d’Enes Hocaoğullari
– La fin de la criminalisation des opinions en Turquie
Une mobilisation active des institutions européennes et des élu·e·s, pour protéger celles et ceux qui défendent les droits humains
– Une réponse diplomatique ferme lorsque des intervenantes ou intervenants s’exprimant dans le cadre de réunions relevant du Conseil de l’Europe font l’objet d’une arrestation à leur retour dans leur pays.
Tant qu’Enes ne sera pas libéré, tant que la jeunesse turque sera emprisonnée au nom des valeurs de démocratie, d’égalité et de justice, nous porterons leurs voix !
SIGNATAIRES :
– Le Parti Socialiste
– Adrien Gérard, secrétaire national en charge des droits LGBTQI+
– Chloé Ridel, députée européenne, secrétaire nationale à la coordination du projet
– Dylan Boutiflat, secrétaire national en charge des relations internationales
– Cécilia Gondard, secrétaire nationale à l’Europe
– ACT LGBT
– Acceptess‑T
– Association pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité
– Bi’Cause
– Familles LGBT
– HES LGBTI+ (Homosexualités et Socialisme)
– Inter LGBT
– Mousse
– My voice my choice
– Rainbow Rose
– Rien à guérir
– SOS homophobie
– STOP homophobie