La nomination des membres du nouveau gouvernement, qui n’est toujours pas officiellement terminée, achève de démontrer que le tournant proclamé dans les médias n’est qu’un mauvais tour de passe-passe communicationnel.
Avec l’arrivée de 2 têtes de pont destinées à détourner l’attention médiatique, il y a aussi et surtout des changements d’intitulés dans les délégations confiées aux ministres et ministres délégué·es qui démontrent le peu d’importance que le gouvernement accorde à différentes thématiques : la jeunesse, la lutte contre discriminations…
Des choix politiques clairement de droite dans les dénominations et les portefeuilles
Que la nouvelle ministre déléguée chargée de l’égalité femmes – hommes perde la lutte contre les discriminations (LCD) dans son portefeuille est une erreur majeure et une illustration forte de l’importance donnée par l’exécutif à cette question.
Pourtant le mauvais bilan avec le nombre de propos et d’agressions homophobes en France en hausse depuis mi 2017 et la sérieuse dégringolade de notre pays dans tous les classements annuels LGBT (dont celui dl’ILGA-Europe 2020) n’aurait pas dû donner droit à ce qui est tragiquement présenté comme une « promotion ».
Mme Schiappa finit donc cette mandature sous les ordres du ministre anti ‑LGBT Gérald Darmanin — confirmant l’emprise de la Sarkozie sur cet exécutif — formé par, salarié et soutien pendant des années de son prédécesseur à Tourcoing, Christian Vanneste, trop connu pour ses discours et positions homophobes.
Des discours et prises de position effarants sur l’égalité femmes-hommes
Plus inquiétant encore, la teneur des discours de Madame Moreno, toute nouvelle ministre déléguée qui a disserté dès sa prise de fonction sur une prétendue « complémentarité entre hommes et femmes », ce qui est invraisemblable en 2020.
Ces propos, qu’on ne pensait plus jamais entendre dans le spectre politique français, à fortiori de la part de pseudos « progressistes », démontrent qu’il n’y a plus rien à attendre de la part de ce gouvernement, qui en plus de 3 ans de pleins pouvoirs au niveau national, n’a fait voter définitivement aucune loi améliorant la vie des LGBTI.
LREM préfère apparemment conforter des discours de groupes minoritaires et réactionnaires, mais bruyants, voire leurs positions, comme cet exécutif l’a déjà fait…
Le cirque médiatique avant le travail de fond
En tout état de cause, les nominations de personnes sortant du chapeau présidentiel, sans aucun lien avec les structures politiques, sont un problème réel.
En dépolitisant tous les enjeux, en nommant à des ministères des personnalités surtout « expertes » en coups d’éclat éphémères et stériles, ils démontrent la volonté d’affichage de l’exécutif plutôt que d’un travail véritable, au détriment de la prise en compte réelle des sujets dont ils ont désormais la charge.