700 000 personnes meurent des suites du Sida chaque année, 1,5 million nouvelles infections sont recensées et cela reste la principale cause de mortalité chez les femmes de 15 à 49 ans dans le monde… Ces chiffres à eux seuls doivent nous rappeler que l’accès aux modes de prévention, aux traitements, aux dépistages est vital et que la dicibilité de la pathologie soit possible.

Une épidémie qui a fait baisser l’accès aux modes de prévention

En France, depuis les 12 derniers mois, les consultations PreP ont beaucoup baissé, le nombre de dépistages a diminué, laissant craindre que cette épidémie n’en ait caché une autre. Les « sexualités cachées » dans cette période d’interdits, de confinements et de couvre-​feux représentent des sources possibles de pratiques à risques, de contaminations avec plusieurs IST qu’il eut fallu et qu’il faudrait encore intégrer dans une stratégie de santé publique cohérente et plus poussée.

Alors que la PreP  a fait la preuve de son efficacité dans la lutte contre le VIH-​Sida (une récente étude au long cours l’a encore attesté ces jours ci), la baisse des consultations depuis le début de l’épidémie qui se retrouve dans une baisse de 35 % des diagnostics pour 2020, est une mauvaise chose. Souvent due à la baisse de fréquentation des centres de dépistages (Cegidd), cette donnée doit attirer toute l’attention du gouvernement pour qu’enfin il autorise la délivrance et le suivi PreP en médecine de ville, attendue depuis… 2019 !

Les préjugés, terreau de la sérophobie et alliés du VIH-Sida

Le travail de déconstruction des préjugés et des fausses informations (les « fake news »… qui ne sont pas seulement sur internet et les réseaux sociaux) reste entier. Les idées fausses encore trop répandues, et pour certaines regagnant du terrain à l’aune de la diffusion de fausses informations, de délires complotistes et de peurs infondées, sont les meilleures alliées du VIH-​Sida et contribue à l’ignorance sur le sujet. Une ignorance qui conduit à la peur,  voire à la haine, envers les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) contribuant à générer une image fausse et éculée de l’épidémie et de la santé des séropositifs en 2021.

Là encore, les campagnes d’information et de santé publique sont les premières sources pour reprendre la main sur les discours erronés et sur les personnes rétives à voir la réalité du VIH d’aujourd’hui,  et de celles et ceux qui vivent avec. Faisons de ces 3 jours de collecte contre le Sida, des journées de sensibilisation et d’information, cela reste toujours un impératif.