Voici notre communiqué alors que les « thérapies » de « conversion » font l’actualité à l’évêché de Bayonne et que le parlement européen se saisit du problème.
Jeudi 1er mars, le parlement européen a examiné le rapport annuel sur les droits fondamentaux au sein de l’Union européenne. Un amendement condamnant le recours aux » thérapies » de « conversion » et demandant aux États membres de légiférer afin d’interdire cette pratique barbare a été adopté par 435 voix contre 109 et 70 abstentions. L’amendement avait été déposé par le groupe des Verts et le groupe de la Gauche unie européenne, et soutenu très largement par le groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates. De nombreux éléments relatifs aux questions LGBTI+ ont également fait l’objet d’une attention particulière de la part de notre groupe politique lors des discussions du texte en commission parlementaire. HES·Socialistes LGBT+ salue ce vote et souhaite que la France suive cette recommandation du parlement européen.
Parmi les 179 député·e·s à avoir fait le choix honteux de ne pas voter cet amendement, 34 sont des député·e·s français·e·s du centre, de la droite et de l’extrême droite. 16 député·e·s se sont abstenu·e·s : Michèle Alliot-Marie, Alain Cadec, Arnaud Danjean, Rachida Dati, Angélique Delahaye, Geoffroy Didier, Françoise Grossetette, Alain Lamasourre, Sophie Montel, Nadine Morano, Mireille d’Ornano, Florian Philippot, Franck Proust, Dominique Riquet, Tokia Saïfi, Anne Sander. 18 député·e·s ont voté contre l’amendement : Marie-Christine Arnautu, Nicolas Bay, Joëlle Bergeron, Dominique Bilde, Marie-Christine Boutonnet, Aymeric Chauprade, Jacques Colombier, Sylvie Goddyn, Bruno Gollnisch, Jean-François Jalkh, Gilles Lebreton, Christelle Lechevalier, Philippe Loiseau, Dominique Martin, Joëlle Melin, Bernard Monot, Jean-Luc Schaffhauser, Mylène Troszczynski. Les élections européennes auront lieu dans 15 mois. Il faudra s’en souvenir.
Ce vote intervient alors qu’en France, l’évêché de Bayonne s’apprêtait à organiser deux réunions de propagande au profit du groupe dénommé Courage qui fait l’objet de plusieurs plaintes aux États-Unis pour des « thérapies » de « conversion ». L’association LGBT du Pays basque Los Bascos a donné l’alerte. Les associations David et Jonathan et SOS homophobie ont conjointement saisi la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) la semaine dernière ainsi que les médias. L’évêché a, depuis, annoncé par communiqué avoir décidé de « surseoir » – seulement « surseoir », c’est-à-dire renvoyer à plus tard – à l’organisation de cette réunion.
HES·Socialistes LGBT+ appelle les élu·e·s locaux et nationaux à être attentifs à ces dérives et à prendre les initiatives règlementaires et légales utiles contre ces pratiques barbares.
Une thérapie de « conversion », qu’est-ce que c’est ?
C’est une pratique faite de maltraitance et/ou de tortures psychologiques et/ou physiques prétendant changer l’orientation sexuelle d’une personne. Ces « thérapies » sont héritières des peines alternatives à la prison pratiquées dans les pays anglo-saxons qui ont, contrairement à la France, pénalisé la sodomie jusqu’au dernier quart du 20e siècle. Un jeune homme qui a subi une telle « thérapie » aux États-Unis a témoigné en 2015 dans le Huffington Post. Aujourd’hui, seulement Malte et le Royaume-Uni interdisent explicitement ces dérives au sein de l’Union européenne.