La composition de la nouvelle Commission européenne a été annoncée mardi 10 septembre. La présidente Ursula von der Leyen, choisie en dehors du système de spitzenkandidat, sera à la tête d’une équipe pour le moins baroque.
La constitution de la commission est un jeu complexe qui reflète les équilibres politiques au sein des États membres. Il semblait évident que la commission ne serait pas composée uniquement de responsables de gauche et écologistes — même s’ils sont au nombre de 10. Les sujets LGBTI, de droits et liberté, d’harmonisation des droits sont puissamment européens et pour HES, les noms des portefeuilles et les nommé·e·s risquent d’obérer lourdement ces thématiques.
Pourtant, avec les personnes choisies, il y a de fortes raisons de s’inquiéter de l’avalisation de politiques que nous combattons. La nomination de l’ancien ministre de la Justice de Viktor Orban, dont le gouvernement a attaqué — et continue de le faire — l’état de droit et la société civile, avec les attaques contre les associations et personnes LGBTI est un bien mauvais signal.
Outre cette personne, les dénominations des portefeuilles choisies renforcent le sentiment d’une victoire symbolique donnée à l’extrême droite. Désigner la question de la migration sous le nom de « Protection du mode de vie européen » est un choix qu’HES rejette absolument. La question cruciale de l’état de droit est, elle, éclatée entre plusieurs commissaires, ce qui ne laisse pas présager de l’efficacité.
Enfin, dans cet attelage hétéroclite et inquiétant, HES tient à souligner une nomination qui permet d’espérer. Le dossier Égalité est confié à Helena Dalli, maltaise, du Parti travailliste.
HES tient à féliciter Mme Dalli pour cette nomination et se réjouit que la représentante d’un pays aussi en pointe pour l’égalité des droits et pour la lutte contre les discriminations soit issue du parti qui a tant fait progresser l’île. Il faudra toutefois s’assurer qu’elle puisse mener à bien cette mission sans se faire empêcher par les autres Commissaires moins compatibles placés au-dessus d’elle.
Malte truste depuis des années, les premières places des classements européens pour les droits des LGBTI+. HES n’oublie pas, pour autant, la cruelle absence du droit à l’IVG dans ce panorama flatteur.