Voici le communiqué d’Homosexualités et Socialisme (HES – Socialistes LGBT) à l’occasion du 1er décembre 2013. HES, qui débat et fête ses 30 ans aujourd’hui rejoindra la marche de Paris qui part, ce soir à 18h de la place de la République.
En 2012 encore, les nouvelles contaminations au VIH ont continué à augmenter chez les gays (ou plus exactement et un peu plus largement chez les Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes – HSH dans le jargon de l’INVS). Ces derniers représentent 42 % des nouvelles contaminations.
Au-delà de cette inquiétante augmentation des contaminations, peut-on trouver des signes plus encourageants dans la lutte contre l’épidémie chez les gays ? Si l’épidémie de VIH continue à progresser, les contaminations sont de plus en plus souvent découvertes à un stade précoce (52 % des découvertes chez les HSH se font avec un diagnostic précoce contre 29 % chez les hétérosexuels). Ce n’est sans doute pas sans lien avec les politiques de généralisation du dépistage et le développement de l’offre de dépistage sous forme de test rapide.
On ne peut se satisfaire d’une situation qui voit l’épidémie davantage maîtrisée dans sa gravité mais qui ne cesse de se généraliser. Sans un renforcement de la prévention et un accès généralisé aux traitements, l’épidémie ne pourra pas durablement reculer. L’effort réalisé dans le dépistage ne fera reculer l’épidémie qu’à condition que les personnes qui découvrent leur séropositivité aient l’accès le plus facile possible au système de santé et aux traitements.
Pour inverser la courbe des nouvelles contaminations, HES invite le gouvernement et les élus locaux à aller encore plus loin en multipliant les offres de dépistage qu’ils financent et en soutenant les initiatives associatives de dépistage en milieu communautaire. Les pouvoirs publics doivent également assumer davantage leur rôle dans le financement de l’accès aux traitements et au système de soins en France et dans le monde. A l’heure où le Net Gay Baromètre indique une forte prévalence des rapports non protégés avec des partenaires occasionnels de statut sérologique différent ou inconnu (38 % en 2013) le ministère de la Santé et les Agences Régionales de Santé doivent mener des politiques de prévention du VIH et de l’ensemble des IST plus ambitieuses en direction de la population gay et notamment des plus jeunes d’entre eux. Enfin la lutte contre la sérophobie (au travail, dans l’accès au logement, au crédit, pour les soins post mortem…) doit s’intensifier.
HES, qui est née en même temps que la découverte du VIH, fête aujourd’hui ses 30 ans. 30 ans de lutte, de réflexion, de revendications qui ont permis de participer à quelques victoires comme le PACS et plus récemment le droit au mariage pour tous. Ces victoires gagnées grâce à la gauche au pouvoir et dans la rue, ont permis et doivent permettre à l’avenir de faire reculer les discriminations liées à l’orientation sexuelle. Ce recul ne peut qu’améliorer l’estime de soi, indispensable dans toute démarche de prévention.
Parce que ses combats ne se sont pas achevés avec l’acquisition du droit au mariage, en cette journée de célébration de ses 30 ans, HES rejoindra la marche de Paris qui partira de la place de la République à 18 heures, samedi 30 novembre.