Voici la déclaration de la Coordination nationale d’HES – Socialistes LGBT+ réunie à Paris le 18 novembre, suite à la mise au jour de violences sexuelles et sexistes dans des organisations de gauche.
Voici la déclaration de la Coordination nationale d’HES – Socialistes LGBT+ réunie à Paris le 18 novembre, suite à la mise au jour de violences sexuelles et sexistes dans des organisations de gauche.
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La politique, fruit de la civilisation, est ce que les humains ont inventé pour échapper à la violence. La mise au jour, par la presse, de violences sexistes et sexuelles dans la famille socialiste et dans les organisations de gauche est donc doublement révoltante. D’abord parce qu’elles sont sexistes, dans une famille de pensée censée avoir réfléchi sur les inégalités entre les femmes et les hommes. Ensuite parce que la violence des rapports humains n’a pas sa place dans nos rangs.
Mais ces révélations sont également une bonne nouvelle, car elles témoignent du crédit enfin accordé à la parole des femmes et du desserrement de l’étau pervers de culpabilité qui enserre les victimes de violence sexistes et sexuelles.
Si nous voulons prendre la parole aujourd’hui c’est d’abord en soutien aux victimes de ces violences, celles qui ont parlé et celles qui – c’est sans doute plus difficile à vivre encore – n’ont pas parlé, parce que, nous le savons aussi, ce n’est pas si simple. Trop souvent encore, l’accueil de la parole des victimes n’est pas à la hauteur et conduit des victimes à choisir la résignation.
Si nous prenons la parole c’est aussi pour appeler à la vigilance, dont nous essayons de faire preuve depuis presque 35 ans. Nulle organisation humaine n’échappe aux violences, verbales ou physiques, ni aux systèmes de domination, que le patriarcat légitime depuis tant de siècles.
Mais parce que le combat contre cette inégalité première – celle qui autorise toutes les autres – l’inégalité résultant de la domination des femmes par les hommes, est au coeur de notre engagement, nous devons tendre à l’exemplarité. Ces paroles enfin écoutée doivent se transformer en actes politiques et en réflexions. Il ne s’agit pas d’agiter une mesure miracle, qui n’existe pas, mais de cultiver la qualité des rapports humains dans nos organisations.
Il est de la responsabilité de chacune et de chacun et des organisations elles-mêmes d’être bienveillantes et de permettre à chacune et chacun de se sentir à l’aise et respecté dans son intégrité intellectuelle et physique, quel que soit son identité de genre et son orientation sexuelle. Vu les récentes révélations, cela passe d’abord par ne plus détourner le regard ou faire semblant de n’avoir rien entendu. Et de penser, dire, et vivre une chose, simple, mais déterminante : je t’écoute et je te respecte.
Si nous y parvenons, nous aurons aussi contribué à changer la société. C’est bien notre ambition, non ?
Paris, le 18 novembre 2017