En plus des actions directement menées par les élu·es et les services des municipalités et métropoles, les élu·es peuvent également inciter les structures locales à faire, eux aussi, le pari de la fraternité.
En leur facilitant le travail lorsque les services de la mairie sont impliqués dans des démarches et en indiquant de quelles manières la municipalité et les élu·es s’impliquent dans la lutte contre les discriminations.
- Rendre visible la lutte contre les discriminations dans les exécutifs municipaux
- Les commerces et les entreprises
- Les associations
- Les clubs sportifs
- Les centre LGBTI+
- Mener des politiques en faveur de l’adolescence LGBTI+
- Soutenir de manière générale les structures LGBTI+
- Aider les associations LGBTI+ au même titre que les autres associations
Afin de coordonner les différentes actions qui seront menées sur la question, et de donner de la visibilité à la volonté politique qui les inspire, il serait bon qu’une délégation spécifique soit créée et qu’un·e conseiller·e municipal·e ou un·e adjoint·e soit plus particulièrement responsable de l’élaboration et du suivi des objectifs du mandat dans ce domaine.
La participation des élu·es aux Marches des Fiertés locales et aux rassemblements et journées organisées par les associations est aussi un signal politique puissant.
C’est la démonstration que les exécutifs locaux sont présents aux côtés de tou·te·s leurs concitoyen·ne·s et que tous les projets d’envergure municipale sont pertinents.
À ce titre, les Marches des Fiertés ne sont pas cantonnées aux très grandes villes et toutes les municipalités peuvent accueillir ces démarches interassociatives, qu’elles peuvent également aider à créer, organiser et sur lequel communiquer, en lien avec les tissus associatifs locaux.
Afin de créer un climat propice à une bonne intégration des salarié·es LGBTI+, soumis comme les autres aux multiples tensions du monde du travail (dans le cadre des ressources humaines ou plus largement dans toute la sphère professionnelle), on pourra promouvoir, auprès des entreprises et des commerces de la commune, la Charte de « l’Autre Cercle », par exemple.
Le Défenseur des Droits possède une documentation pertinente également pour les commerces d’une commune qui souhaiteraient développer une politique non discriminante.
Afin de donner de la force au pari de la fraternité, on pourra intégrer cette exigence de lutte contre les discriminations dans les critères sociaux d’attribution des marchés publics.
Pour permettre aux LGBTI+ de vivre sereinement on pourra inviter les commerces de la commune à formaliser une charte d’accueil et de bienvenue. On veillera également à faciliter la vie quotidienne et locale des commerces LGBTI+.
Le monde associatif doit également être incité à lutter contre les discriminations. Cela pourra par exemple se faire en invitant les associations à signer une charte avec les municipalités, elles s’engageraient à prendre en compte explicitement ces questions dans leurs règlements intérieurs voire leurs statuts, à diffuser de l’information sur les questions LGBTI+, à faire apparaître sur leurs supports de communication (documents, site web…) qu’elles sont signataires d’une telle charte.
Les maisons des associations et les foyers ruraux peuventaussi proposer des séquences de formation sur la question des discriminations, un peu sur le modèle des interventions en milieu scolaire.
Qu’ils soient professionnels ou amateurs, les clubs sportifs peuvent, sur le modèle de ceux qui l’ont déjà fait, s’engager sur une charte contre l’homophobie dans le sport. À ce titre, les réseaux sportifs LGBTI+ telle que la Fédération sportive gaie et lesbienne (FSGL, une organisation nationale fédérant de nombreuses associations sportives où tout le monde est le bienvenu) sont des ressources pour
aider à construire une politique de formation des éducateur·trice·s sportif·ve·s, pour faire signer des chartes et mener des campagnes de sensibilisation à destination des sportives et sportifs.
Il faudra également veiller à ce que les clubs sportifs LGBTI+ puisse accéder à égal niveau aux infrastructures sportives (créneaux…), notamment selon la taille réels des effectifs présents.
Les centre LGBTI+ sont des structures qui sont évidemment existantes dans des grandes villes, à vocation de rayonnement régional, et qui fédèrent des structures de l’ensemble du territoire, voire du département ou de la région. Ils permettent de mutualiser les moyens et un hébergement interassociatif (domiciliation postale, réunions, entretiens individuels, expositions, débats, évènements, AG…) ouvert à tou·te·s.
La création effective (avec des locaux ouverts au public) d’un Centre LGBTI+ est un des objectifs les plus simples pour les communes et les territoires qui en sont aujourd’hui dépourvus.
Marseille représente un cas tragique : la 2de ville de France ne dispose toujours pas d’un lieu identifié en tant que tel permettant d’accueillir les structures LGBTI+…
Si cela doit évidemment se faire en lien avec le tissu associatif local, les mairies ou métropoles peuvent être à l’initiative de réunions ayant comme objet la création de ce lieu et du financement, voire de la mise à disposition d’agent·es pour l’entretenir, le faire fonctionner.
Âge particulier de découverte de soi et de tous les questionnements qui peuvent en découler, l’adolescence mérite qu’une politique soit développée en propre à sa destination.
Se soucier du bien être d’une population particulièrement exposée aux risques suicidaires, aux comportements à risques est à intégrer dans les politiques à destination de la jeunesse que les mairies et intercommunalités mènent déjà.
Le Mag Jeunes LGBT, par exemple, est une association nationale déjà implantée dans différents territoires en France. Agréée par des ministères depuis 1999, elle est une bonne source d’inspiration ou de conseils (documents, web, interventions en milieu scolaire…), une structure ressource pour les élu·es et les services.
Un chiffre parlant : il ne faut pas oublier que chez les adolescents LGBTI+, 25% ont déjà fait une tentative de suicide, contre « seulement » 6% pour les jeunes hétérosexuels.
La création d’un Point d’accueil et d’écoute Jeunes est à penser, on pourra y mutualiser les moyens dans différentes communes d’une agglomération pour assurer sa présence régulière dans les territoires en question.
Les agences régionales de santé (ARS) et leurs outils peuvent être des atouts non négligeables pour développer des politiques de prévention et d’accueil en direction de ce public particulier.
Elles peuvent fournir des documentations nationales, des informations sur les lignes d’écoute. Et on peut intégrer des documentations locales en fonction du tissu associatif, ainsi que les informations sur la manière de contacter des associations et structures nationales.
Ces documents seront mis à la disposition des ados et jeunes adultes qui fréquenteraient les lieux jeunesse municipaux et les fournir aux associations qui travaillent avec ce public.
En lien avec les politiques de prévention et santé, des dispositifs particuliers à destination des jeunes peuvent être menés avec des associations généralistes ou spécialistes, des associations santé ou de convivialité pour permettre de couvrir cette partie de la population.
Soutenir de manière générale les structures LGBTI+
Globalement, le soutien financier et la mise à disposition de locaux (provisoires ou en location), à destination des associations doit être aussi une manière de faire avancer les projets qu’elles portent et de les inclure dans le large tissu associatif du territoire.
La présence des structures LGBTI+ aux salons associatifs de rentrée, les invitations et prises de paroles qui leur seront permises, ainsi que leur présence dans les communications municipales et intercommunales sont des vecteurs forts d’implication de la municipalité à leurs missions et combats et du soutien des élu·es.
Les associations LGBTI+ sont des actrices de la société. Non seulement en portant leurs valeurs, qui se confondent avec celles de la République, mais aussi en étant, à l’échelon local, des lieux de socialisation, de rencontres, bref de fraternité.
Comme les autres associations, le soutien qu’elles peuvent mériter est financier avec des subventions, un soutien logistique et de communication.
Il faut également les inviter et les intégrer au tissu associatif local, les intégrer aux dispositifs de démocratie locale (conseils consultatifs) existant ou àcréer, les intégrer aux équipements interassociatifs, comme les maisons des associations.
De même, les élu·es doivent prendre part, quand ils elles y sont invité·es, aux initiatives des associations LGBTI+ au premier rang desquelles la participation aux Marches des Fiertés.