L’accueil inclusif n’est pas que l’affaire des personnels et des élu·es. C’est aussi l’affaire des autres personnes accueillies, qui doivent être sensibilisées au fait qu’elles ne seront pas victimes de discrimination, mais qu’elles ne doivent pas non plus, entre usagers des services, faire subir des discriminations.

C’est pourquoi nous souhaitons que les mairies communiquent dans les lieux publics et les vecteurs municipaux et intercommunaux sur leur engagement contre toutes les discriminations, en citant explicitement l’homophobie et la transphobie.

Ces lieux publics concernent l’ensemble des services cités plus haut, ainsi que les moyens de transports publics (gérés également en lien avec la région, le département, le métropole) qui connaissent un taux d’incivilités important, mais qui peuvent être aussi un outil de communication simple, massif, et mobile.

Informer sans cesse et en tous lieux contre les préjugés : c’est sur le terrain, grâce à des actions concrètes informatives et pédagogiques, que les mentalités peuvent changer.

Assurer la visibilité des familles et de tou·te·s les citoyen·ne·s dans les publications municipales et autres vecteurs de communication (web affichage, réseaux sociaux), c’est aussi un moyen de lutter contre les préjugés et de favoriser l’inclusion.

Dans ce domaine, tous les instruments méritent d’être employés : campagne d’affichage, journal municipal, sites internet et intranet, comptes officiels des élu·es et des collectivités, diffusion de documents, organisation d’évènements et de manifestations.

La Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOTB) du 17 mai – reconnue par l’ONU – doit devenir le rendez-​vous annuel dans tous les territoires.

Au-​delà de campagnes ou d’évènements ponctuels, il faut également veiller à ce que les services municipaux accueillant du public diffusent en permanence les informations utiles aux personnes LGBTI+ (ligne Azur, moyens de contacter SOS Homophobie, documents associatifs…).

L’apprentissage de la démocratie passe par une pédagogie de la fraternité : l’implication des conseils de la jeunesse à la préparation de campagnes d’information a pu être, dans plusieurs villes, un moyen utile de faire coïncider l’apprentissage de la démocratie avec celui des conditions du vivre- ensemble.

La participation de tous les publics à des débats confrontant les avis des citoyens et des associations aux idées des expert·es (médecins, juristes, philosophes…), qu’ils et elles soient français·es, européen·ne·s ou étranger·es, peut faire progresser les mentalités, y compris sur les thématiques difficiles (transmission du VIH/​sida et des infections sexuellement transmissibles, homoparentalité, procréation assistée…). Des fonds documentaires,

littéraires, artistiques et archivistiques doivent soutenir ces démarches dans les bibliothèques et médiathèques municipales.

Lorsqu’une agression anti-​LGBTI+, discriminatoire d’une quelconque nature, est perpétrée dans une ville, elle fait deux victimes : la personne agressée d’une part et les principes de notre République d’autre part.

La réaction systématique des élus de gauche s’impose donc. Si la violence constatée a eu pour cadre une structure dépendant de la municipalité, de l’intercommunalité ou de la métropole, celle-​ci doit user de tous les moyens en son pouvoir pour que de tels faits ne puissent pas se reproduire.

La collectivité peut porter plainte ou se constituer partie civile également. Dans tous les cas, il faut mener un travail en lien avec les associations LGBTI+ pour déterminer la logique à suivre selon les cas auxquels les élu·es seront confronté·es.

Contribuer à lutter contre les préjugés dès l’école : si le contenu pédagogique des enseignements relève d’abord du personnel de l’éducation nationale, les municipalités peuvent intervenir en soutien, en fournissant le matériel pédagogique adéquat. Car l’école est un vecteur important de la lutte contre les discriminations et pour la reconnaissance de la diversité de notre société.

On pourrait imaginer, sur le modèle de ce que la ville de Berlin a impulsé, de fournir aux enseignant·es et au personnel médical scolaire qui le souhaitent un kit pédagogique destiné à faire changer les représentations des élèves sur différentes questions, en associant les parents à la démarche.

Cela passe aussi par l’intégration de ces problématiques dans la mise en œuvre des nouvelles activités proposées aux élèves dans les temps périscolaires.

Les bibliothèques et médiathèques publiques sont aussi des endroits où animations, opérations de médiations culturelles et ressources permettant la visibilité de toutes et tous. En affichant des programmes ambitieux de travail lors des évènements culturels et ou festifs liés aux moments de lutte contre les discriminations peuvent permettre à des publics variés de prendre connaissance de certaines problématiques LGBTI+.

Promouvoir dans les supports municipaux numériques et papiers, les évènements créés par des associations LGBTI+ municipales ou territoriales, et penser à les intégrer lors de moments « officiels » portant sur la vie associative.

Il est proposé que le soutien de l’exécutif municipal soit marqué symboliquement pendant les dates de grands évènements LGBTI+, notamment pendant la journée du 17 mai avec une levée du drapeau arc-​en-​ciel et son affichage symbolique sur des bâtiments municipaux.

On peut également penser à des décorations arc-​en-​ciel (tel que le drapeau arc-​en-​ciel, le désormais fameux « rainbow flag » et ses 6 couleurs) — de différentes temporalités — sur des lieux et mobiliers urbains (passages piétons, poteaux, bancs, bornes…).

Dans plusieurs villes de France, des escaliers ont été peints de manière permanente aux couleurs de l’arc-en-ciel, par la mairie ou bien par des particuliers et les mairies ont signalé qu’elles les entretiendraient.

Toutes les idées sont bonnes à prendre et à gérer budgétairement dans le cadre de remplacement, d’évolutions et de rénovations !

Parmi les villes qui ont démontré un engagement : la ville de Nantes a fourni la peinture pour un escalier arc-​en-​ciel rue Beaurepaire, peint par des particuliers qui est, hélas, régulièrement vandalisé.

Des personnes LGBTI+ ont été victimes des drames historiques, leur mémoire a donc une place dans les cérémonies du souvenir organisées par les municipalités, notamment lors de la journée nationale du souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité – reconnue par la France, officiellement, par le gouvernement de Lionel Jospin.

En lien avec les associations, celles qui travaillent plus précisément sur le souvenir et la mémoire, comme Les Oublié·es de la Mémoire, peuvent trouver chez les élu·es, des relais efficaces afin de leur permettre de travailler avec les préfectures pour les intégrer aux cérémonies officielles du souvenir.

Dans les musées, les expositions et les moments qui mettent en avant la mémoire , comme celle de la déportation, les mairies peuvent aussi intégrer cette dimension LGBTI+ historique documentée.

Des espaces et équipements publics (rue, place, gymnase, jardin, bibliothèque, square…) pourraient également porter le nom de personnalités qui ont été victimes ainsi que de personnalités qui se sont illustrées dans la lutte pour l’égalité et contre les discriminations.

Là encore, l’engagement de différentes villes (comme Montreuil et Paris) dans une politique volontariste de visibilité, fidèle à l’histoire, est à reprendre et à développer.

20 propositions pour 2020

 

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