Dans la nuit du 20 au 21 février, à Saint-Denis, à la Réunion, la plus grande ville de ce département et région ultramarine très touristiques, le centre LGBT+ géré par l’association OriZon (créée en 2015) a été attaqué et vandalisé, qui plus est lâchement, profitant d’une nuit de cyclone annoncé…
Le centre accueillait d’autres associations actives localement dont ReQueer et SOS homophobie, mais aussi la Fondation Abbé-Pierre. Il a subi le vol de 3 ordinateurs, a vu ses murs recouverts d’inscriptions homophobes et a fini incendié. Après les vandalismes subis par des centres LGBTI en métropole, par les locaux régionaux de Plannings familiaux, c’est à nouveau une attaque particulièrement grave que cette volonté claire de destruction d’un lieu si nécessaire aux LGBTI et à leurs proches.
Oui des LGBT naissent, grandissent et vivent à la Réunion, vouloir le cacher ou le nier serait aussi vain que stupide !
Les centres LGBTI des régions, et notamment en Outremer : des espaces vitaux !
Ce type de lieux, trop rares dans les Drom-Com, avait été inauguré fin novembre 2021, il y a seulement 15 mois, dans la foulée de la toute première « marche des visibilités » de La Réunion en mai 2021. Il avait déjà subi un cambriolage 1 an après son ouverture… Le centre proposait des activités conviviales, des groupes de parole, des dépistages d’IST, des conseils concrets en cas d’agression (plainte), des formations, des ateliers d’écriture, des rendez-vous avec un psychologue ou une éducatrice, une médiation pour l’accès aux droits, et disposait aussi d’une bibliothèque gratuite proposant des ouvrages de fictions, sciences, BD, mangas et essais abordant notamment les sujets LGBTI…
La maire socialiste de Saint-Denis, Erika Bareigts, a rapidement et publiquement réagi en rappelant sa « colère » et son « indignation » face à ces actes criminels, soulignant que « la ville accompagne depuis 2020 l’association OriZon » et qu’elle avait elle-même « inauguré ce local dédié en novembre 2021 ».
Soutien des institutions et des associations à souligner
Outre la ville de Saint-Denis, et la préfecture de La Réunion, il faut saluer l’élan de solidarité de soutien d’autres ONG et associations comme Médecins du Monde, Le Planning familial, la Cimade… en souhaitant qu’il s’étende encore ! Symbole fort : aussi avec le soutien de lieux privés (bar, sites culturels), l’activité d’OriZon hors les murs a déjà pu reprendre.
Les responsables de la destruction ont pu être arrêtés et condamnés – ce qui est une bonne nouvelle pour le travail des forces de justice et de police –, du matériel aura aussi été récupéré afin que le centre puisse continuer de travailler et que la pleine reprise de ses activités soit le moins possible retardée.
Les centres LGBTI lieux pertinents, outils nécessaires et présences symboliques
C’est justement parce qu’« une partie de la société qui nous accepte pas », comme l’indique Xylric Lepinay, président de l’association OriZon que ce centre doit réouvrir, renaitre, en étant davantage soutenu par les autorités et notamment l’État, et avec la nécessaire sécurisation attendue par les dirigeants. Cela doit passer nécessairement par une hausse conséquente des moyens budgétaires proposés par le gouvernement pour les associations et centres LGBTI+, sur tout le territoire, y compris dans les Outremers. Les moyens mis en œuvre par l’État, les propositions des plans LGBT+ et les soutiens politiques insitutionnels sont trop faibles… La France étant à ce jour à des années-lumière des modes de foncitonnement, des affichages politiques, des montants que l’Allemagne, par exemple, met sur la table pour les droits LGBTI.