La situation des trans ne s’améliore pas partout, et hélas pas en France
Comme les autres pays et continents, hélas, en France et en Europe aussi, trop de trans, mis à part et fragilisés, ne peuvent avoir accès à la « vie ordinaire » à laquelle elles et ils ont tout simplement droit. Il faut saluer le travail de fond, ingrat souvent, mais indispensable, des associations trans en France, à commencer par Acceptess‑T et « Espace Santé trans (EST) ».
Aux États-Unis, toujours administrés par le mauvais perdant et sa droite réactionnaire religieuse anti-LGBTI et très transphobe Trump, le FBI vient de révéler que le nombre de crimes transphobes a, en 2019, atteint un niveau record !
En Pologne, en Hongrie, en plein cœur de l’Union européenne, l’union politique d’États la plus intégrée au monde, des lois violant les traités internationaux, la simple règle de droit et le respect et la dignité des personnes transgenres sont mises en place. Tout ça par des pouvoirs illibéraux et autoritaires avec lesquels des forces politiques françaises prétendument républicaines continuent de fricoter, et que notre gouvernement ne dénoncent pas, ou insuffisamment.
En France, en bientôt 4 années de pouvoir Macron/LREM, force est constater que l’écoute envers les LGBTI, notamment les trans, a été très minimaliste en termes de résultats : discours énamourés à l’épiscopat, « La Manif pour tous (LMPT) » choyée, hausse record des agressions, reculs constants de notre pays dans le classement annuel ILGA-Europe, aucune loi votée, PMA toujours en suspens…
Quant aux conseillers chargés spécifiquement des LGBT dans les cabinets ministériels, ils n’auront guère tenu que quelques mois… Le dernier venant tout juste d’être sorti du cabinet de la ministre Moreno, une situation inquiétante et éloquente.
Les violences et la précarité restent trop présentes
Pendant ce temps, pour le 2e confinement, les trans et travailleur·se·s du sexe (TDS) ne sont ni reçu·e·s ni écouté·e·s. Leurs difficultés à survivre sont pourtant grandes, avec une précarité accrue. Ce mépris est mortifère et de fait transphobe.
Nous avons aussi une pensée très émue et toute particulière pour Vanesa Campos et Jessyca Sarmiento, deux femmes trans et travailleuses du sexe sauvagement tuées la nuit, en août 2018 et février 2020 au Bois de Boulogne. Il faut aussi penser aux autres trans assassinées invisibilisées ou méconnues… Sans que l’État ne mobilise assez de budget et de moyens humains, afin d’éviter que ces drames ne se renouvèlent ou pour retrouver et punir les auteurs de ces meurtres.
Même s’il y a eu de vraies avancées pour les trans et leur vie quotidienne, notamment en 2016 (avec notamment la fin de la stérilisation obligatoire) en France, nous sommes encore loin du compte pour parvenir à l’égalité réelle des droits et même au simple respect.
En France, des avancées encore trop attendues
Notre pays et toute l’Europe doivent enfin accueillir les trans sans préjugé ni maladresse quand ce n’est pas l’agressivité et le rejet.
Avec les associations trans, HES demande que, dans la continuité de la loi de 2016, et pour une mise à niveau égale avec les autres procédures à l’état civil, le changement de genre, déjà libre et gratuit, soit désormais déclaratif, réalisé devant un officier d’état civil comme la demande pour le changement de prénom l’est désormais.
Les trans sont trop souvent isolé·e·s et précaires : les difficultés dans l’accès aux soins, les problèmes rencontrés pour les possibles parcours de transition (hormonothérapie…), leur prise en charge, la vie quotidienne avec le refus d’user du prénom de préférence…
Les trans qui choisissent de s’engager dans un parcours de transition doivent pouvoir choisir un médecin formé à ces questions, non transphobe. De la même manière l’accès aux soins, comme pour toute autre personne ne doit pas être pathologisé ni génitalisé
Se soucier davantage du bien-être mental des trans (l’estime de soi, comme pour toutes les personnes est un élément non négligeable du bien être) est une première étape. Cela doit permettre d’éviter les prises de risques et diminuer les risques de suicides, alors qu’à ce stade. La question de l’accès aux soins psychiatriques pour les personnes trans se pose, avec une profession qui reste encore souvent décriée pour son approche encore trop peu « safe ».
Il appartient aux personnels politiques de poser clairement, sur la place publique, les risques et les mises en danger d’une partie de la population française que des lois toujours discriminatoires et des considérations dévalorisantes — à minima — continuent de faire peser comme risques sur la vie des trans.
Le gouvernement doit enfin écouter sincèrement les associations transgenres, car nous sommes encore très loin du volontarisme affirmé du Président-élu Biden qui, outre-Atlantique, vient de dire publiquement que son administration « verra, (…) écoutera et luttera non seulement pour » la « sécurité, mais aussi pour la dignité et la justice » qui « ont été refusées » aux trans, rompant enfin avec la haine transphobe de Trump depuis 2016 !
Prendre réellement en compte les transgenres
Aujourd’hui, on ne peut qu’être heureux de voir de plus en plus de personnes trans pouvoir assumer leur identité même jeunes et ne pas devoir trop attendre, avant d’être elles-mêmes… C’est une évolution positive de notre société. Mais encore faut-il que les citoyen·ne·s concerné·e·s soient traité·e·s comme tout le monde, et soutenu·e·s à chacune des étapes de leur vie.
Il n’y a par exemple à ce jour presque rien sur les trans dans le parcours des études des professions médicales en France, cela doit changer. Pour tous les personnels du système de santé, une formation obligatoire, généralisée et pratique sur le respect et l’accueil des trans doit être intégrée dans les cursus. Cela sera évidemment compris dans la totalité du parcours universitaire avec un socle fiable présentant les LGBTI+ et leurs spécificités. Un focus appuyé sur les trans, doit dans les meilleurs délais être enseigné de manière bienveillante et systématique.
L’accès aux soins — à tous les soins — qu’une personne trans peut rechercher doit être rendu possible dans tout le pays, dans le respect des droits et de leur intimité.
Dans tous les domaines, les droits des trans restent à conquérir
Santé, accès aux soins, prévention des IST (dont le vih-sida), accueil inclusif dans les administrations, respect des personnes dans les lieux de privation de liberté… Partout les personnes trans doivent continuer à faire face à des attitudes, des discours et des pratiques discriminantes, quand elles ne sont pas dégradantes.
Les recherches scientifiques de tout ordre sur les personnes trans, leurs santés mentales et physiques, leur situation sociale restent encore à développer, notamment dans le domaine médicamenteux, pour combler des lacunes dangereuses pour leur santé.
Réécrire au plus vite un PJL Bioéthique qui soit enfin vraiment éthique…
Et — surtout — en plus de droits à conquérir, il faut stopper les violences institutionnelles qui les visent explicitement. Les nouvelles embûches et les décisions violentes de dénigrement que représentent les choix de la majorité et du gouvernement dans le PJL bioéthique qui barre l’accès à la reconnaissance de la transparentalité, sont des démarches discriminantes qui visent spécifiquement les personnes trans et crachent sur leur famille.