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Emmanuel Macron et Viktor Orbán se sont retrouvés le 13 décembre à Budapest pour échanger sur différents sujets, avant que ne commence la présidence française de l’Union européenne le 1er janvier 2022.
La rencontre n’a en rien permis d’avancer sur les graves atteintes aux Droits Humains commises depuis des années (et aggravées récemment) par Orbán (ami de la droite & de l’extrême droite françaises !) et son régime à la démocratie hongroise et aux règles de l’état de droit. Rien non plus n’a été obtenu sur les attaques violentes et mensonges homophobes que les LGBTI+ hongrois subissent depuis des années.
La présidence française de l’UE a de nombreux chantiers
Pire encore, alors qu’aucun de ces sujets n’a été une source d’avancées, il y a eu des discussions en profondeur sur la question migratoire qui ont « réjoui » le Premier ministre hongrois. C’est pourtant un autre des sujets dans lesquels Orbán a fait la preuve de son inhumanité décomplexée et de son mépris des traités internationaux pourtant signés par son pays.
Que sur ce thème les discussions qui ont eu lieu soient vues aussi positivement est aussi très inquiétant.
Prenant la présidence de l’Union européenne au 1er janvier prochain pour 6 mois, la France a de nombreux chantiers pour préserver la vitalité de l’Union européenne et raffermir son socle de valeurs démocratiques. Défendre l’état de droit, sanctionner les administrations nationales qui violent sciemment les traités malgré des avertissements, protéger de manière égale tous les habitants, s’assurer que les médias et la justice restent libres et indépendants des pouvoirs, refuser le racisme et l’antisémitisme comme politique nationale…
La droite d’Orbán a organisé son pouvoir pour combattre tout cela. Hélas, après cette entrevue officielle avec la France, rien ne vient affirmer que, poussée par la France, l’UE engagera les moyens nécessaires pour protéger réellement la société civile hongroise, et en particulier les LGBTI…
Les droits LGBTI+ en Hongrie listés comme « points d’inquiétude »
Car en ne faisant que considérer les droits des personnes LGBTI+ comme des « points d’inquiétude » (évacués au bout de quelques secondes…) après la rencontre avec Orbán, Macron valide la stratégie de communication de l’exécutif hongrois : les droits des LGBTI+ sont bafoués en Hongrie, qui est revenue sur des textes nationaux protégeant ou laissant libres les personnes. Qui en a institué d’autres qui s’attaquent frontalement aux personnes LGBTI+ et les désignent comme des prédateurs pour la jeunesse ou des destructeurs de la civilisation. Qui se soustrait à ses obligations légales, dans le cadre des règles et traités européens…
C’est encore une très grave désinvolture de Macron sur ces sujets et une réponse à l’évidence très loin d’être à la hauteur pour les associations LGBTI+ hongroises qui attendent logiquement mieux de la France et de l’UE, qui méritent bien plus que ce simple constat sous-évaluant le problème (avec une citation anonyme depuis l’Élysée pour se donner bonne conscience) et s’en lavant les mains la seconde qui suit.
La présidence française de l’Union européenne ne doit pas être celle des renoncements et du refus d’affronter ces sujets importants. Les droits LGBTI+ sont des droits humains, le respect et l’égalité ne sont pas à mettre aux viles enchères de la « real politik » et du business entre États…