La Hongrie n’en finit plus de ressembler à une dystopie cléricalo-fasciste.
Depuis son arrivée au pouvoir, Orbán et son parti de droite le Fidesz (dont les élus sont toujours au sein du groupe « PPE » où figure aussi la droite française des LR) avec ses alliés xénophobes, intégristes religieux, nationalistes et réactionnaires, ne cessent d’étaler leur haine de la démocratie, des LGBT, de l’État de droit, leur complaisance (à minima) avec l’antisémitisme et leur politique anti-Roms ainsi que leur rejet de l’Europe qui leur verse pourtant des fonds importants.
Alors que l’Union européenne (UE) vient de se doter de sa première stratégie pour l’égalité LGBTI grâce à l’impulsion d’Helena Dalli, commissaire européenne de la gauche travailliste, il semble pour certains envisageable que rien ne soit fait contre ces attaques répétées, aussi caricaturales que violentes, contre les personnes trans.
Les trans, boucs émissaires d’un gouvernement faisant feu de tout bois contre la démocratie
Avec ce projet d’amendement, le pouvoir en Hongrie continue de se moquer ouvertement des avertissements en provenance de l’Union européenne. Il continue de désigner à sa population les personnes trans comme des sources de maux inventés de toutes pièces. En prétendant « protéger le droit des enfants à s’identifier en fonction de leur sexe », le gouvernement reprend des mots imbéciles et évidemment faux.
Les discours sur la pseudo « théorie du genre », ou une incertaine « idéologie LGBT » sont un tissu de mensonges, volontairement repris par des réactionnaires trop heureux de trouver dans ces mauvais argumentaires de quoi mettre en place leur stratégie anti-droits des minorités.
Ces changements, s’ils sont votés, empêcheront les trans et les couples de même sexe d’adopter, d’élever leurs enfants et de voir leurs droits élémentaires reconnus.
Les minorités, les droits des femmes, les Roms, et plus particulièrement les personnes trans, sont donc les cibles constantes et bien « pratiques » de ce pouvoir impopulaire incapable de régler les graves problèmes du pays. La Hongrie, à plusieurs reprises, a été accusée par l’ONU, l’OSCE, le Conseil de l’Europe et l’UE d’inscrire des lois attentatoires à ses engagements internationaux et aux principes élémentaires du droit. Mais ces accusations répétées ne suffisent plus, il faut des sanctions , au plus vite !
La position de la France doit être claire et forte, et ne pas se faire attendre !
Contrairement aux longs délais qu’elle a mis pour prendre précédemment la parole, la France doit rapidement redire haut et fort que ces agissements, violents et dangereux, sont absolument contraires au droit européen et participent d’un grand nombre d’agissements vexatoires et discriminatoires. Sur cette question et d’autres, l’ambassadeur de Hongrie en France doit être convoqué dans les meilleurs délais par le gouvernement !
Notre pays aura la présidence du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2022. Le gouvernement peut-il nous indiquer quelles méthodes de travail, quel calendrier précis et quelles actions concrètes il entend mettre en œuvre pour notamment qu’à l’ordre du jour soient inscrites les questions des sanctions contre ce gouvernement et celui de la Pologne ?
Comment l’UE, sous l’impulsion de la France, va-t-elle enfin donner de la voix contre ces haines transphobes et LGB-phobes ? Le Parlement européen a déjà travaillé et rédigé des textes, la Commission européenne et le Conseil européen doivent agir !
Les Hongrois·es, et notamment les LGBTI, ne peuvent plus supporter seuls les pressions, menaces et violations de leurs droits infligés par ce gouvernement sous le nez de tous ses voisins européens. HES se tient à leurs côté, au côté de la Háttér Society (Háttér Tarsasag), plus ancienne ONG LGBTI hongroise, et de tout lee tissu associatif LGBT du pays, avec l’ensemble du mouvement LGBTI français et européen.