Hier s’est déroulée l’audience dans le procès qui opposait Julia Boyer, victime d’une agression transphobe il y a quelques semaines, en plein cœur de Paris, à un de ses agresseurs. Le verdict rendu en fin de journée a reconnu coupable le prévenu. Il a écopé d’une condamnation à des mois de prison ferme et avec sursis, ainsi qu’à indemniser la victime et les associations qui se sont portées parties civiles.
Un procès qui est exemplaire, mais à plus d’un titre.
Hier s’est déroulée l’audience dans le procès qui opposait Julia Boyer, victime d’une agression transphobe il y a quelques semaines, en plein cœur de Paris, à un de ses agresseurs. Le verdict rendu en fin de journée a reconnu coupable le prévenu. Il a écopé d’une condamnation à des mois de prison ferme et avec sursis, ainsi qu’à indemniser la victime et les associations qui se sont portées parties civiles.
Le verdict fait état d’une condamnation pour « violences commises en raison de l’identité de genre ». C’est une condamnation que tout·e militant·e de lutte contre les discriminations et pour les droits des personnes LGBTI+ prend comme une bonne nouvelle : une preuve que la procédure judiciaire a été exemplaire.
Entre le dépôt de plainte de la victime et la condamnation du prévenu, l’institution judiciaire a démontré son utilité et l’exemplarité de la justice dans la sanction que méritent ces actes. Julia Boyer a elle-même estimé que « la justice avait fait son travail ».
Pourtant nous retenons les propos tenus par les mêmes personnes chargées du procès qui a abouti à la condamnation d’une personne aux actes reconnus comme transphobes. D’une part la requalification des faits nécessaires, demandés par la procureure, pour que la circonstance aggravante soit « identité de genre » et non « orientation sexuelle ».
Mégenrage, utilisation de la mauvaise civilité, évocation de « transgenrephobie »… Les mots utilisés par le greffier ou le président sont lourds de sens. Mais ce dernier sera pourtant celui qui rendra hommage à son courage.
Un procès exemplaire donc, tant par la démonstration que les actes transphobes ne restent pas impunis en France, mais également parce qu’il a illustré la nécessité de la formation des magistrats et, plus largement, des personnels de police et de justice. Il a pu matérialiser clairement la violence institutionnelle à laquelle trop de personnes trans continuent d’être confrontées.
Nous retenons aussi la dignité de Julia Boyer qui a d’emblée rejeté les amalgames haineux et le courage d’avoir mené ce combat judiciaire et médiatique.