Région et Département
Communication et information sont des outils précieux pour lutter contre les discriminations, pour valoriser les actions des élu·e·s. Elles permettront de démontrer l’engagement de la région et du département dans des actions qui servent tous les publics en intégrant explicitement les démarches antidiscriminatoires et d’égal accès de toutes et tous.
Mais la communication sert aussi précisément le combat contre les discriminations en affichant, citant, valorisant cette démarche pour en faire un objet politique en tant que tel, légitime à être présent dans le débat public. L’un des premiers outils de communication est la signature de labels ou chartes qui doit être vue comme le premier acte d’engagements concrets et non comme une finalité.
Plus qu’un simple commentaire ou de la publicité mal placée, l’affichage clair d’une position politique revendiquée contre les discriminations contribue à façonner les représentations et à construire un espace social qui soit résolument progressiste. C’est un élément distinctif à gauche et qui valorise les prises de position de la collectivité et de son exécutif.
- Le soutien aux combats LGBTI+ s’affiche !
- Afficher dans les rues le soutien de la collectivité
- Rendre visible la lutte contre les discriminations dans les exécutifs
- Faire un état des lieux des engagements de la collectivité et fournir un bilan
- Une information régionale et départementale LGBTI-friendly
- Campagnes d’information et documentation dans les services
- Porter la parole républicaine en cas d’agression
La politique n’est pas faite que de symboles, sinon elle serait vide, mais elle se fait aussi par eux. Preuve de l’attachement de la collectivité à la lutte pour les droits et pour l’émancipation, les drapeaux arc-en-ciel sont à afficher fièrement !
Arborer le drapeau arc-en-ciel, les symboles des luttes LGBTI+ et le signaler
Sur les façades des hôtels des régions et départements, aux côtés des drapeaux français, européen et locaux, arborer le drapeau arc-en-ciel affiche un soutien revendiqué au combat pour les droits et permet de signaler l’appui de l’exécutif local aux évènements locaux ou aux journées nationales et mondiales de revendication LGBTI+.
Certaines collectivités ont également opté pour des illuminations, que ce soit les hôtels de région ou département, ou des monuments qu’ils gèrent ou leur appartiennent, en lien parfois avec des municipalités. Ces symboles doivent être promus par la collectivité locale et les élu·e·s sur les sites web de la collectivité et ses profils sur les réseaux sociaux, et accompagnés d’une prise de parole du/de la président·e du conseil et d’un·e vice-président·e chargé·e de ces questions.
Les collectivités doivent pousser leurs organismes, les structures publiques ou privées gérant des services au public, ou dépendant d’elles à un niveau ou un autre, à afficher également ces symboles. En plus des sièges officiels des collectivités, les régions et départements doivent communiquer dans les lieux publics et les vecteurs d’information de leur territoire sur leur engagement contre toutes les discriminations, en citant explicitement l’homophobie et la transphobie.
Ces lieux publics concernent l’ensemble des services qui accueillent le public, ainsi que tous les moyens de transports publics (gérés également en lien avec les autres collectivités) qui peuvent être aussi un outil de communication simple, massif, et mobile.
Marquer symboliquement le soutien de la collectivité aux LGBTI+
Le soutien de l’exécutif régional et départemental doit être annoncé, et marqué symboliquement pendant les dates de grands évènements LGBTI+, notamment pendant la journée mondiale IDAHOTB du 17 mai, où, en plus de la levée du drapeau arc-en-ciel et son affichage symbolique sur des bâtiments officiels d’autres démonstrations sont possibles. Les 6 couleurs arc-en-ciel peuvent être déclinées et installées pour différentes temporalités, et pas uniquement sur une seule journée, sur des lieux et mobiliers urbains (passages piétons, éclairage d’un bâtiment officiel, poteaux, bancs, bornes…). Il faudra aussi rapprocher les associations et la collectivité pour mener un travail correct de visibilisation LGBTI. Dans plusieurs villes de France, par exemple, des escaliers ont été peints aux couleurs de l’arc-en-ciel, par des acteurs associatifs ou des particuliers. Après des dégradations et des actes de vandalisme, des collectivités ont signalé qu’elles les entretiendraient. Il faut envisager de proposer, dans des lieux appartenant à la collectivité, d’accueillir des actions similaires. L’exécutif et les services concernés doivent regarder comment associer des acteurs de terrain — associations LGBTI+, de riverains, d’usager·e·s — afin que, dans le respect des prérogatives de chacun, le soutien de la collectivité soit visible. Toutes les idées de visibilisation et de communication sont bonnes à prendre et à gérer budgétairement dans le cadre de remplacement, d’évolutions et de rénovations ! Elles sont aussi à mettre en œuvre dans le cadre des discussions menées avec les acteurs associatifs qui sont en lien avec les différents services régionaux ou départementaux.
Agir pour les LGBTI+ dans la vie du territoire
En plus des actions directement menées par les élu·e·s et les services des collectivités, les élu·e·s peuvent également inciter les structures locales qui peuvent être liées à la collectivité à faire, elles aussi, le pari de la fraternité. En leur facilitant le travail lorsque les services des collectivités sont impliqués dans des démarches et en fournissant des documents, informations et directives sur la manière dont l’institution et ses élu·e·s s’impliquent dans la lutte contre toutes les discriminations.
Un portefeuille explicitement dédié aux LGBTI+
Afin de coordonner les différentes actions qui seront menées, et de donner de la visibilité à la volonté politique qui les inspire, HES souhaite que dans tous les exécutifs locaux une délégation spécifique soit désignée ou créée et qu’un·e conseiller·e, voire un·e vice-président·e soit plus particulièrement et officiellement responsable de l’élaboration et du suivi des objectifs du mandat dans ce domaine.
Il est conseillé que l’intitulé de la délégation intègre explicitement cette dimension : elle peut par exemple compléter une délégation travaillant sur les droits humains, la lutte contre les discriminations (LCD)…
La transversalité évidente des sujets LGBTI+ doit amener toutes les délégations à travailler et abonder des budgets ensemble, en lien avec celle chargée des LGBTI+ (Social, Santé, Culture, Sport, Jeunesse), pour éviter une action trop réduite et atomisée. La délégation sera alors un véritable aiguillon sur ses sujets, permettant d’avancer concrètement et poussant les autres à intégrer les dimensions LGBTI+.
Participer ostensiblement aux Marches des fiertés
La participation conséquente des élu·e·s avec leur écharpe au cœur des Marches des Fiertés locales, aux rencontres (salons, villages associatifs) et journées organisées par les associations du territoire est aussi un signal politique puissant. Il doit être inscrit de manière routinière à l’agenda des exécutifs locaux, afin d’assurer une participation concrète, aux côtés des marcheuses et des marcheurs. Depuis plusieurs années, des collectivités participent activement avec la présence de chars aux Marches, démontrant leur engagement pour les droits LGBTI+ et pour présenter leurs services. C’est la démonstration qu’ils sont présents aux côtés de tou·te·s leurs concitoyen·ne·s et que tous les projets qui participent à l’inclusion et au vivre ensemble, dans le cadre du territoire, sont pertinents.
Aider à organiser des évènements LGBTI
À ce titre, les Marches des Fiertés LGBTI+ ne sont pas cantonnées aux seules très grandes villes ou métropoles ni ne sont les seules activités à mener. Toutes les collectivités peuvent accueillir des démarches interassociatives, évènements publics (cérémonie, festival, compétition sportive, exposition…) et également aider à en créer, les organiser et communiquer sur celles-ci, en lien avec les tissus associatifs locaux. Les territoires ruraux n’ont pas vocation à rester des zones dénuées de vie, de visibilité ou d’animations LGBTI.
Réaliser un état des lieux partagé de la lutte contre les discriminations
Similaire aux audits financiers, ou du document unique d’évaluation des risques, que les nouvelles majorités peuvent demander à leur installation, un état des lieux sur les discriminations peut être entrepris. Il sera co-construit, par les services et des acteurs LGBTI+ représentatifs.
Publier un bilan
La publication d’un document régulier qui serait un bilan ou une présentation des actions concrètes, récurrentes ou nouvelles, menées en matière de lutte contre les discriminations (LCD), avec les différents services de la collectivité, est une démarche à promouvoir. Cette publication sera un outil pertinent pour les services et la population.
Fournir des indicateurs et objectifs
Des indicateurs précis, fiables, vérifiables et pertinents sur la gestion de la lutte contre les discriminations dans l’emploi, l’accueil, dans les actions menées… seront à définir et à mettre à jour régulièrement en lien avec différentes structures (agences nationales, syndicats des personnels, associations d’usagers, association LGBTI+). Ils serviront à nourrir les objectifs que la collectivité aura définis dans ses missions de lutte contre les discriminations.
Diffuser une information inclusive
Informer sans cesse et en tous lieux contre les préjugés : c’est sur le terrain, grâce à des actions concrètes informatives et pédagogiques, que les mentalités changent. Assurer la visibilité des familles et de tou·te·s les citoyen·ne·s dans les publications de la collectivité, c’est aussi un moyen de lutter contre les préjugés et de favoriser l’inclusion.
Tous les supports méritent d’être employés : campagne d’affichage, journal régional et départemental, sites internet et intranet, comptes officiels des élu·e·s et des collectivités sur les réseaux sociaux, diffusion de documents, organisation d’événements et de manifestations.
Se saisir des opportunités du calendrier
La Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOTB) du 17 mai — reconnue par l’ONU — doit devenir le rendez-vous annuel de mobilisation des élu·e·s et des services dans tous les territoires. Promouvoir dans les supports régionaux et départementaux numériques et papiers, les évènements créés par des associations LGBTI+ présentes sur le territoire, et penser à les intégrer lors de moments « officiels » portant sur la vie associative
Créer des campagnes contre les discriminations
La création ou la reprise et la diffusion de campagnes (y compris créées par des associations, locales ou nationales), de type affiches, brochures ou cartes postales gratuites, contre les discriminations sont des actions faciles à déployer, budgétairement en cohérence dans un plan de communication plus large.
En lien avec des associations locales et des antennes régionales de structures nationales, des campagnes reprises ou co-élaborées avec elles, pour être en lien avec des sujets locaux pertinents, permettent de valoriser le travail des services et des associations sur des thématiques variées (prévention, santé, aide aux victimes).
Afficher des informations utiles aux LGBTI+ dans les services
Au-delà de campagnes ou d’évènements ponctuels, il faut également veiller à ce que les services accueillant du public diffusent en permanence les informations utiles aux personnes LGBTI+ (ligne Azur, SOS Homophobie, documents associatifs pertinents selon le cadre — santé, prévention, jeunesse, familles…).
Témoigner publiquement du soutien de la collectivité
Lorsqu’une agression anti-LGBTI+, ou discriminatoire d’une quelconque nature, est perpétrée, elle fait deux victimes : la personne agressée d’une part et les principes de notre République d’autre part. La réaction systématique des élu·e·s de gauche et écologistes s’impose donc. Si la violence constatée a eu pour cadre une structure dépendant de la collectivité, celle-ci doit user de tous les moyens en son pouvoir pour que de tels faits ne puissent pas se reproduire.
Agir en justice
Département et région peuvent porter plainte ou se constituer partie civile en cas de menaces, dégradations ou agressions anti LGBTI+ également. Dans tous les cas, il faut mener un travail en lien avec les associations LGBTI+ pour déterminer la logique à suivre selon les cas auxquels les élu·e·s seront confronté·e·s. l