Région et Département
Contre les discriminations, différents leviers peuvent être actionnés afin d’encourager et soutenir les initiatives émanant des jeunes ou des opérateurs intervenant dans le champ de la jeunesse et de l’animation de la vie sociale, notamment en suggérant des projets dans le cadre du « défi jeune » ou des « projets jeunes » ou dans le cadre des actions développées par les Centres sociaux et les espaces de vie sociale (EVS).
Des fonds nationaux peuvent également être mobilisés afin d’accompagner les initiatives locales portées par des associations ou des opérateurs locaux par le biais de la Dilcrah ou de la CNAF dans le cadre du Fonds de promotion des valeurs de la République et la prévention de la radicalisation. Les questions de lutte contre toutes les discriminations ne sont pas étrangères les unes aux autres, bien au contraire, elles renvoient toujours aux mêmes mécanismes essentialistes de différenciation, de catégorisation, de stigmatisation et de rejet de l’autre. L’éducation et la construction d’espaces de dialogue sont les meilleures solutions pour permettre la déconstruction des préjugés et combattre concrètement les discriminations. Les initiatives citoyennes locales intégrant la question LGBTI+ doivent être encouragées peuvent se structurer autour :
- du développement de l’esprit critique ;
- du renforcement du vivre ensemble ;
- du développement ou du renforcement de l’éducation numérique.
En plus de toucher les jeunes eux-mêmes, dans tous les quartiers, les actions entreprises sensibiliseront aussi leur famille et entourage.
Faire vivre la démocratie dans les conseils de la jeunesse
L’apprentissage de la démocratie passe par une pédagogie de la fraternité. L’implication des conseils de la jeunesse existant dans les collectivités à la préparation de campagnes d’information a pu être un moyen utile de faire coïncider l’apprentissage de la démocratie et le vivre ensemble et de l’acceptation des différences. S’ils n’existent pas encore dans la collectivité, la création de Conseil départemental ou régional des jeunes est une initiative simple et efficace pour offrir une enceinte de rencontre et de débats, que les élu·e·s thématiseront afin d’évoquer, notamment la question de la lutte contre les discriminations et les droits LGBTI+.
Participer activement aux travaux de jeunesse
La participation des élu·e·s et leur visibilisation, en citant explicitement les thématiques LGBTI+, sont une étape importante pour les médiatiser auprès des jeunes grâce aux médias.
Fournir du matériel pédagogique
Afin de contribuer à lutter contre les stéréotypes, les représentations auxquelles nous avons toutes et tous accès sont essentielles. Les collectivités peuvent aider à déconstruire les préjugés en fournissant des kits aux équipes pédagogiques et médicales des établissements scolaires.
En lien avec des associations nationales ou régionales et au contenu en adéquation avec les niveaux de classe visés, en associant les parents, cet outil permettra d’intégrer les différentes dimensions (historiques, sociales, médiatiques) des sujets LGBTI, en plus de la compréhension afin de faire évoluer les mentalités.
Utiliser et valoriser les contenus associatifs
De nombreuses associations comme la Ligue de l’enseignement, SOS Homophobie, des structures comme le Centre Hubertine-Auclair en Île-de-France ont créé des ressources sur la question du genre, de l’identité de genre, de l’orientation sexuelle, destinées notamment à être utilisées au sein d’établissements scolaires.
Région
Faire des CRIJ, des points d’appui
Les centres régionaux d’information jeunesse (CRIJ) qui maillent tout le territoire sont essentiels. Accueillant tous les publics jeunes, ils sont des points d’accueil et des centres de ressources pour une vaste gamme de questions.
Dans ces lieux, la région peut faire en sorte que différentes brochures d’information soient disponibles, ainsi que de l’affichage, aussi bien sur les thématiques classiques d’orientation et information scolaire ou professionnelle, que pour d’autres questions.
Faire aussi des CRIJ des lieux où des sessions d’écoute et d’information sur la santé peuvent se dérouler, en lien avec des associations, et du personnel médical pour évoquer la prévention, obtenir des informations.
Soutenir les lycées dans la lutte contre les discriminations
À travers le siège dévolu à la région dans les CA des lycées et établissements de formation, les élu·e·s peuvent contribuer à ce que ces structures soient impliquées dans la lutte contre les discriminations. Ils pourront vérifier qu’elles disposent des outils nécessaires à cette démarche et leur préciser le soutien de la région à ces actions.
Mener une politique de santé auprès des lycéen·ne·s
En lien avec les associations de prévention, des actions pour informer sur la santé et notamment la santé sexuelle (VIH-sida, IST, contraception, droit à l’avortement) et contre le mal-être peuvent être organisées, au sein des lycées (généraux, professionnels et agricoles) et centres de formation.
En lien avec l’Agence régionale de santé (ARS) dans le cadre du Projet régional de santé (PRS) et en lien avec les services de l’Éducation nationale et les acteurs de la prévention et les associations.
53/ Organiser un travail interétablissements sur la citoyenneté
Au sein des lycées, les actions régionales peuvent se traduire par des actions coordonnées organisées dans l’ensemble des lycées à l’occasion de défis, travaux communs, compétitions scolaires pour favoriser les travaux sur la citoyenneté, le respect et au sein desquels les questions LGBTI+ seront présentes explicitement.
Soutenir les associations étudiantes
Dans le soutien au milieu étudiant, des projets de lutte contre les discriminations de différentes natures, menés notamment par les associations représentatives présentes sur les campus, sont à aider et à favoriser.
Travailler avec les Crous pour accueillir tou·te·s les étudiant·e·s
Au sein des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), les élu·e·s des régions ont une place au CA. Ils et elles peuvent continuer à porter un message de sensibilisation des personnels qui interviennent dans les cités universitaires pour prêter attention à des situations d’isolement ou de fragilité, de faire attention aussi aux attitudes et propos afin de pouvoir accueillir tou·te·s les étudiant·e·s et leur permettre de s’épanouir pleinement, de partager cet habitat sans souci, et de pouvoir y accueillir leurs proches sans risquer quoi que ce soit.