Région et département

Dans les politiques publiques menées par les collectivités, l’attention portée aux séniors devra intégrer les dimensions LGBTI+ de cette classe d’âge.

Questions de dépendance, d’accès aux structures d’aide et hospitaliers, sont aussi traversées par des exigences d’intime que notre société, déjà très défiante de la sexualité et de la vie affective des séniors, aura du mal à envisager sereinement pour des séniors LGBTI+.

Le droit à une vie privée, affective et sexuelle ne disparait pas avec l’âge. Et il serait inimaginable qu’un pseudo-​impératif moral – déplacé !- vienne s’y opposer. Les établissements qui sont cofinancés, soutenus, dirigés par les collectivités (et tous les autres !) doivent autoriser les visites de conjoint de même sexe, prévoir qu’un couple homosexuel soit hébergé ensemble, dans les conditions les plus normales en cohérence avec les états de santé des personnes.

Les aides qui peuvent être mises en place pour gérer les question de dépendance et d’autonomie des personnes ne doivent pas se faire en dehors des volontés des personnes ou de leur famille, afin de pas limiter les vies personnelles. Les formations des personnels qui travaillent dans les métiers du « care », notamment auprès des séniors, doivent intégrer les problématiques que peuvent connaître les séniors LGBTI+.

Il apparaît évident que les potentiels refus familiaux de vie personnelle intime voire amoureuse des résident·e·s doit être dénoncé. La pédagogie peut être utile pour préciser que les vies personnelles ne s’arrêtent à aucune porte d’établissement de soins, ce qui semble être une évidence. Mais, au bout du compte, les résident·e·s ne doivent avoir à subir aucune ingérence dans leur vie privée, d’où qu’elle vienne.

Les parcours de vie des personnes LGBTI+ ne sont pas nécessairement linéaires et classiques. Certaines personnes ont pu se retrouver coupées de leur famille et ont eu à construire, volontairement, une famille de préférence, par la bienveillance et grâce aux liens de l’amitié, qui n’est pas moins importante pour elles que les familles vers lesquelles la grande majorité des autres résident·e·s se tournent. Les établissements doivent intégrer cette possibilité et prévoir de préserver ces liens quand ils existent, dans les mêmes paramètres que pour les familles « classiques ».

La sensibilisation et la formation vers les personnels des Ehpad sur les questions de l’accueil inclusif des séniors LGBTI+ (notamment les couples homosexuels et les personnes trans) est important pour la bonne santé et une qualité de vie des résident·e·s qui ne doivent pas subir de discriminations, même sous prétexte médical à leur âge.

Par ailleurs, la formation des agents d’accompagnement et de soins pour un accueil et des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sera nécessaire pour ne pas en faire un tabou, et prendre en compte au mieux cette dimension, notamment dans l’aspect thérapeutique.

L’association GreyPride a mis en place une démarche « GreyPride Bienvenue » afin de mettre en lumière les nécessités d’un accueil inclusif des séniors LGBTI+ et PVVIH, et de la formation des personnels de gestion, d’accompagnement et de direction des établissements qui les reçoivent.

Les collectivités ont, là encore, des sièges au CA des établissements, de droit, et doivent obtenir des informations et des indicateurs éventuels sur les engagements des établissements pour permettre une vie affective la plus normale possible à leurs patients. Signaler l’existence de l’association et de la charte de GreyPride, comme une ressource pertinente à la fois pour le personnel et pour les résident·e·s, s’enquérir des retours des familles et des résident·e·s et s’assurer que l’accès à ces structures soit bien égal pour tous nos séniors.

100 actions pour les droits des LGBTI+ dans les territoires 

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