En Italie, les familles homoparentales vivent aujourd’hui sous la menace directe de l’État. Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement d’extrême-droite dirigé par Giorgia Meloni, une véritable chasse aux familles LGBTI+ a été lancée. Dès le début de son mandat, la Première ministre a affirmé que les familles homoparentales n’étaient pas de « vraies » familles. Cette déclaration glaçante a ouvert la voie à une politique de persécution qui s’intensifie mois après mois.

Aujourd’hui, l’Italie interdit purement et simplement aux couples de même sexe de devenir parents. Les couples homosexuels ne peuvent ni adopter, ni recourir à la PMA, et la GPA est interdite, y compris lorsqu’elle est réalisée à l’étranger. Les seules formes d’union légales pour les couples de même sexe sont les partenariats civils, qui ne permettent pas l’adoption, réservée aux seuls couples mariés. Cette discrimination légale institutionnalise l’inégalité et empêche des milliers de familles d’exister aux yeux de la loi.

Pire encore, le gouvernement italien ne se contente pas d’interdire : en 2024, une loi a proclamé l’interdiction universelle de la GPA, il traque les familles homoparentales déjà constituées. Des parents sont effacés des actes de naissance, des procureurs lancent des procédures pour retirer l’autorité parentale à des mères ou des pères considérés comme « illégitimes ». C’est une politique inhumaine, réactionnaire et fondamentalement contraire aux valeurs européennes.

À travers cette offensive, c’est le droit des enfants à avoir des parents reconnus et protégés qui est piétiné. C’est le droit des couples à fonder une famille qui est nié. C’est l’idée même d’égalité qui est attaquée. La société toute entière est concernée par ces régressions puisqu’elles répondent à une vision dogmatique qui institue qu’il n’existe qu’un seul type famille, mononucléaire, avec un père et une mère biologiques et une répartition genrée des rôles et places de celles et ceux qui la composent.

Face à cela, l’Union européenne ne peut pas rester silencieuse. L’État italien viole les engagements pris en matière de droits fondamentaux. Des sanctions européennes doivent être envisagées contre un gouvernement qui refuse d’appliquer les principes de non-​discrimination garantis par la Charte des droits fondamentaux de l’Union.

HES LGBTI+ appelle à une réaction ferme et rapide de la Commission européenne, du Parlement européen et des gouvernements démocrates du continent.

Nous portons également notre voix aux côtés des socialistes européens, qui luttent pour une Europe des droits, de la dignité et de l’égalité. Nous saluons leur mobilisation constante pour défendre les familles homoparentales partout en Europe. Les socialistes européens défendent :

• La reconnaissance mutuelle des droits parentaux dans tous les États membres de l’Union Européenne.
• L’ouverture de la PMA, sans discrimination liée à l’orientation sexuelle ou au statut marital.
• L’adoption plénière et conjointe pour tous les couples, y compris dans le cadre des partenariats civils.
• La protection des enfants de familles LGBTI+, quel que soit le pays de naissance ou le statut juridique des parents.
• Un mécanisme de sanctions renforcé contre les pays qui bafouent les droits des personnes LGBTI+.

Nous, militants LGBTI+, n’acceptons pas que des familles soient niées, persécutées, effacées. Nous n’acceptons pas qu’un enfant perde un parent par idéologie. Nous n’acceptons pas qu’en 2025, en Europe, des familles soient détruites par la haine d’État.

L’Italie doit cesser cette traque. L’Europe doit agir.