Le 20 novembre, nous nous souvenons des personnes trans assassinées… uniquement parce qu’elles étaient trans. Cette année, alors que les paroles et les actes transphobes continuent de se multiplier, nous réclamons aux côtés des associations de personnes concernées, que le changement de genre soit déjudiciarisé, et devienne une démarche administrative permise sur simple demande auprès d’un officier d’état civil.
Les haines et les violences transphobes s’ancrent dans notre société
Dans son rapport 2023 sur les LGBTIphobies, SOS homophobie constate une augmentation de 35 % du nombre de cas de transphobie recensés pour l’année 2022. La transphobie touche un public jeune et vulnérable. Selon plusieurs études, le risque de tentatives de suicide est plus important chez les personnes trans que dans le reste de la population et l’accès aux parcours de transition toujours difficiles, complexes tant le personnel médical et paramédical restent mal formés à l’accompagnement des personnes trans. L’agence française des droits fondamentaux a aussi alerté sur la montée des actes LGBTI phobes de partout en Europe entre 2019 à 2024 et TGEU décompte 350 meurtres transphobes dans le monde dans son décompte annuel depuis 2023. La montée des mouvements réactionnaires et ultra religieux, importés notamment des États-Unis, est une réalité en Europe et les personnes trans souvent les premières cibles.
Rappelons aussi que le président Macron, en juin 2024, a critiqué publiquement le changement de genre en mairie alors proposé dans le programme du Nouveau Front populaire, le jugeant « ubuesque »… La récente proposition de loi des Républicains (LR) au Sénat visant à interdire les parcours médicaux pour les mineurs trans a été une nouvelle attaque ouvertement transphobe, portée par un groupe parlementaire et un parti politique auquel appartient le nouveau 1er Ministre, Michel Barnier, devenu meilleur allié de l’extrême droite et la présence dans le Gouvernement de ministres ouvertement LGBTI phobes nous fait craindre le pire pour les droits, l’intégrité physique et morale„ dues à chacune et chacun, quelque soit son identité de genre et/ou orientation sexuelle.
Le Nouveau Front populaire, pour porter de nouveaux droits
Face à ces offensives, nous cesserons de réaffirmer que le Parti Socialiste, comme toute la gauche, doit plus que jamais réaffirmer ses valeurs d’égalité réelle et d’émancipation.Pour mieux lutter contre les discriminations et les violences, la République doit pouvoir protéger et accompagner la vie de publics plus vulnérables. La simplification du changement de genre à l’état civil sera – nous l’espérons – à l’ordre du jour de l’actualité parlementaire ces prochains mois, porté par les quatre groupes du NFP, comme ce fut le cas en Espagne (en 2023), au Danemark, en Suisse, au Portugal, en Belgique ou comme la gauche vient de le faire en Allemagne via une loi sur basée sur le principe de l’autodétermination de genre (par une simple déclaration en mairie, dès l’âge de 16 ans, avec l’autorisation des parents ).
Déjudiciariser, c’est simplifier la vie des personnes trans, face aux parcours d’obstacles administratifs actuels. Légiférer en ce sens, cela donnerait de nouveaux droits qui n’enlèvent rien à personne mais qui permettront sans doute un peu moins de rejet et de violence.
HES est signataire de la campagne « juge pas mon genre » et appelle à se joindre aux mobilisations organisées à l’occasion de la Journée du Souvenir Trans et invite les socialistes à porter haut et fort le combat pour la simplification du changement de genre à l’état civil !
Aujourd’hui nous nous souvenons des morts pour transphobie, demain nous voulons célébrer une société un peu plus juste.