Avec 265 votes contre 193, la Chambre des députés italienne a voté en première lecture, le 4 novembre, une proposition de loi pour lutter contre les crimes haineux qui intègre explicitement la misogynie, le validisme, la transphobie et l’homophobie comme motifs.
C’est une étape historique dans un pays encore très influencé par le Vatican, il faut saluer ce pas encourageant que la majorité constituée entre le Mouvement 5 étoiles (M5S) et le Parti démocrate (gauche) vient de réaliser.
Le vote de la loi « Zan » du nom du député du Parti démocrate qui porte la proposition, arrive après que le pays a connu une série d’agressions ultra violentes contre des LGBTI, allant jusqu’à la mort d’une personne. Soutenue par une mobilisation importante dans le pays, avec des mobilisations des associations italiennes dont ArciGay, ce vote est un signal positif fort au sein d’un pays au retard important par rapport à ses voisins.
L’Italie à la traîne des droits LGBTI en Europe occidentale
Dernier des pays fondateurs de l’Union européenne (l’ancienne CECA), pour les droits LGBTI, l’Italie est régulièrement très mal notée dans les classements en la matière. Elle reste tiraillée entre une gauche encore trop marquée par le catéchisme catholique LGBTphobe, et une droite clairement cléricaliste, fascisante, arborant toujours un machisme viriliste et autres avatars archaïques.
Ce pas important, — le premier d’envergure après le vote d’une loi identique au PACS à peine en 2016 ! — nous rappelle que les droits LGBTI acquis semblent évidents pour la France, restent encore à arracher de haute lutte, ne serait-ce qu’au sein de l’Union européenne (UE)!
Cette loi reste encore à l’état de projet : le passage au Sénat lui permettant d’entrer en vigueur laisse craindre des retouches négatives, des modifications réactionnaires ou même un rejet net. La chambre haute étant contrôlée à ce jour (la refonte issue du référendum de septembre n’a pas pris effet) par une large majorité de droite, d’extrême droite et de l’instable M5S.
Les collectivités locales italiennes force de propositions et d’avancées
Avant la mise en place des unions civiles, il avait fallu que plusieurs villes et régions de l’Italie (compétences différentes des régions françaises) prennent des dispositions pour reconnaitre et aider les couples de gays, des lesbiennes et de trans, pour que ce combat soit gagné pour l’Italie tout entière.
Les actions des élu·e·s, en lien avec les associations et leurs militant·e·s sont toujours des démonstrations fortes de la volonté politique et se révèlent pertinentes pour faire avancer le combat pour les droits.
En France, où l’état des droits LGBTI est bien supérieur à celui de l’Italie, ce constat reste valable pour avoir des politiques publiques intégrant clairement la lutte contre les discriminations. Les exécutifs locaux ont tout pouvoir pour les mettre en œuvre !