La marche des fiertés de Paris aura lieu le samedi 29 juin. Cette date marquera aussi le 50e anniversaire des émeutes de Stonewall, l’un des jalons de l’histoire du mouvement pour les droits des LGBTI.

Une rengaine existe, entendue plus ou moins souvent selon les lieux et les interlocuteurs, qui vient questionner la nécessité des marches. On peut aussi trouver, parmi les personnes LGBTI, ces messages venant remettre en question ces manifestations, jugées parfois grotesques, considérées comme inutiles par quelques-​unes ou quelques-​uns. Elles demeurent toujours dénigrées par les stériles opposants aux libertés individuelles et à une société émancipatrice.

Des chiffres comme autant d’arguments

Un sondage vient donner tous les arguments, si tant est qu’ils soient nécessaires, pour défendre ces manifestations colorées, festives, joyeuses, parfois foutraques, mais toujours revendicatives, militantes (certaines énervées à juste titre) et bienveillantes.

L’Ifop a diffusé les résultats d’un sondage réalisé pour la fondation Jasmin Roy-​Sophie Desmarais qui fait le point sur l’acceptation par les Français·es de « l’homosexualité ». Et les chiffres sont en demi-​teinte, tout autant encourageants que décevant. À la fois révélateur de ce qui a changé dans notre société depuis près de 40 ans, et indicateur de tout ce qui reste à changer, des mentalités à faire évoluer, des ressorts de peur et de haine qu’il reste à déconstruire.

40 ans d’évolution de la société

En 2019, 85 % des personnes interrogées considèrent que l’homosexualité est « une manière comme une autre de vivre sa sexualité », (24 % en 1975).

83 % des Français pensent qu’ « un couple homosexuel est capable d’assurer son rôle de parent aussi bien qu’un couple hétérosexuel ».

Pour 8 % c’est « une maladie que l’on doit guérir » (42 % en 1975).

7 % y voient « une perversion sexuelle que l’on doit combattre » (22 % en 1975).

33 % trouvent « plutôt choquant » qu’un couple homosexuel s’embrasse dans un lieu public (63 % en 1996)

Ces chiffres, leur évolution notamment, sont la preuve que la visibilisation, les lois, la mise sur la place publique des questions et thématiques qui doivent améliorer la vie quotidienne des personnes LGBTI+ sont nécessaires et font avancer les choses. Ils sont la preuve aussi que le long combat pour l’égalité des droits a réussi, fruit laborieux du travail de générations de militantes et militants. Ils sont aussi la preuve du travail à continuer.

Des attitudes et réflexions LGBTIphobes persistantes

Il en est pourtant d’autres, de chiffres, qui continuent à laisser amers.

Pour 20 % : « certaines professions où l’on est en contact permanent avec des enfants devraient être interdites aux homosexuels ».

27 % se déclarent mal à l’aise en présence de personnes transgenres.

Et 71 % des personnes interrogées adhèrent à au moins une idée LGBTIphobe.

Ce sont ces données, entre autres, qui continuent de motiver des militantes et militants à travailler, sur tous les terrains, dans tous les domaines, pour combattre ces préjugés et transformer la société. Samedi 29 juin 2019, à Paris, nous remettrons à nouveau l’ouvrage sur le métier, dans la joie et avec optimisme.

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