7 ans déjà. 7 années que le mariage est désormais une institution légalement ouverte à tous les couples, grâce à la loi Taubira, promulguée dès la 1re année de mandat présidentiel, malgré l’hostilité que la mobilisation de mouvements religieux réactionnaires a suscité. Ce vote a été une avancée très importante pour les droits, attendue, promise par la gauche. C’est désormais un jalon de l’histoire de la République. Mais ce n’était pas la seule avancée, le seul travail que le dernier quinquennat a produit.

Une France à l’arrêt pour l’égalité

Depuis les progrès législatifs, règlementaires, jurisprudentiels, que la France a connu les années passées, il n’y a pas eu une seule loi votée et promulguée qui ait fait progresser les droits et libertés pour les LGBTI…

Pire ! Le gouvernement LREM a même fait le choix honteux de déposer des amendements à la loi bioéthique (qui prévoit la PMA) qui attaquent directement la jurisprudence de la Cour de cassation (et aussi les décisions de la CEDH au niveau européen) sur la nécessaire reconnaissance des enfants nés par GPA à l’étranger.

Le décret encadrant l’application « GendNotes » des forces de l’ordre laisse aussi la porte ouverte à des fichages sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle. Et ces données pourraient être accessibles à des élus locaux. C’est une mise en danger inacceptable, les personnes LGBT (et d’autres) n’ont pas à être les victimes potentielles de discriminations de responsables d’extrême droite !

Notre article : Chute inédite et dramatique de la France au classement ILGA Europe : les LGBTI n’existent pas vraiment pour ce gouvernement et Macron 

Un 17 mai pour politiser les combats pour les droits !

La date du 17 mai doit être l’occasion de mettre sur la place publique les revendications des lesbiennes, des gays, des bis, des trans, des intersexes pour les droits égaux, leur application effective et de visibiliser les personnes LGBTI directement !

Les discours compassionnels intermittents et les postures médiatiques larmoyantes recyclées ne sont pas des outils d’émancipation. Un débat sur les droits humains ne peut pas attendre un consensus chimérique pour qu’aient lieu des avancées concrètes. Enfin, le masque progressiste de la majorité et du gouvernement s’est définitivement fendu après les nominations et mises en avant d’élue·e·s et candidat·e·s aux propos discriminatoires ou haineux.

Les droits LGBTI ne sont pas un supplément d’âme

Les demandes d’égalité, de liberté, de fraternité et de visibilité sont des exigences humaines que la République doit porter. Elles doivent être des programmes clairs, des affirmations fortes pour les partis et responsables de gauche, pour tou·te·s les véritables progressistes qui portent une exigence humaine simple : l’égale dignité de toutes et tous. Cela passe par l’intégration programmatique des combats portés par les associations.

À retrouver, la tribune parue sur Libération :  Droits LGBTQI+ : l’égalité et la solidarité contre les haines et les violences !