Pendant que le gouvernement se gargarise de soi-​disant avancées contre les discriminations (malgré la dégringolade continue de la France depuis mi 2017 dans les classements LGBT, dont celui d’ILGA-Europe) à travers des formules de pure communication déclinées et répétées en boucle sur  différents sujets, la réalité est hélas bien plus sombre… 

Face à l’importance des violences homophobes et transphobes rendues publiques en 2020, depuis 4 mois notamment, il serait temps que le pouvoir en place agisse vraiment, avec de vrais moyens et à tous les niveaux, jusqu’aux habitants et dans tous les « territoires » en théorie chers à M. Castex. 

Le gouvernement et la majorité (LREM, MoDem, Agir) sont responsables, par leur silence et leur inefficacité, de fait, de la hausse manifeste de graves violences anti-LGBTI… 

La puissance publique manque encore d’efficacité

Dans les cœurs de villes ou leurs environs, depuis mai 2020 (fin du confinement national), des agressions violentes contre des LGBTI ont été médiatisées à Montpellier, Bordeaux, Lyon, Ajaccio, Lille, Quimper, Paris, Saint-​Étienne, Metz, Brest, etc…

La liste des lesbiennes, gays, bis et trans récemment agressés en France est déjà bien trop longue, sans parler de toutes les victimes ne se signalant pas, par peur, par honte, par désespoir voire par manque de confiance envers les actions de l’État (police, justice…)! 

Dans la rue, de jour ou plus souvent de nuit, à la sortie de bars, boites ou sur des lieux de drague, avec de véritables « guet-​apens »… malgré cela, encore trop de refus de dépôt de plainte de la part des autorités, ou refus des forces de l’ordre d’indiquer la mention du motif d’homophobie/LGBTIphobie !

Des victimes à accueillir et à accompagner

La mise en place des référents LGBT au sein des commissariats et gendarmeries reste largement à appliquer concrètement, notamment dans les métropoles, y compris dans  les zones périphériques denses. Légalement et de manière égalitaire, seules la police nationale, la gendarmerie et les services de la justice peuvent agir pour ces victimes. Il serait hypocrite et stérile de prétendre reporter ces tâches ardues et spécialisées aux polices municipales, là où elles existent. 

Adolescents ou adultes, hommes ou femmes, insultes, menaces, guet-​apens, chantages, violences avec vols aussi, ces situations sont souvent très traumatisantes pour les victimes, seules, en couple, ou entre ami·e·s.

Rapport SOS Homophobie 2020 et chiffres de l’Intérieur : l’inquiétant paysage des LGBTphobies françaises

Certes les « casseurs de PD », « truqueurs » et autres maitres chanteurs opportunistes sont des comportements bien connus depuis des décennies en France comme dans de nombreux pays. Mais… étudiants ultra-​cathos de Vendée ayant dégradé des stands LGBTI relaxés en juillet dernier, agressions physiques violentes en plein jour dans les grandes villes de France, possibles insultes homophobes et racistes de policiers à Vitry-​sur-​Seine ou celles révélées cette semaine dans l’ouvrage d’infiltration par un journaliste à la Préfecture de Police (à Paris 19e), constituent une accumulation effarante..

Les discours de haine encouragent les agresseurs

Les discours mensongers, les amalgames délibérés, les insultes faites aux familles et LGBTI formulées par les groupes de pression réactionnaires et minoritaires, mais à l’accueil médiatique toujours disproportionné, continuent de fournir des arguments à ces actes.

Ils œuvrent à la création d’un climat violent pour les personnes LGBTI qui sont désignées comme bouc émissaire des maux de notre société ou presque. Leur prochaine manifestation prévue en octobre doit être dénoncée par toutes les forces de gauche et humanistes.

Le rapport annuel de SOS Homophobie 2020